La vie... un jour sur deux



À 20 ans, Lubin partage son temps du mieux qu'il peut entre sa passion, l’acrobatie, et le quotidien, un boulot de caissier dans une supérette qui lui permet de subsister.
Un jour, à l'entraînement, il fait une chute sur la tête, apparemment sans gravité. Mais il va finir par se rendre compte qu’il ne « vit » qu’un jour sur deux, partageant son existence avec un « autre lui », chacun vivant une existence parallèle sans que l’autre n’en garde le moindre souvenir.
Pour vivre au mieux cette cohabitation forcée, les deux Lubin entament une sorte de dialogue, par vidéos interposées. Mais leurs personnalités sont tellement opposées qu’une dispute met fin à leur entente cordiale. Dès lors, Lubin va être absent de sa vie sur des périodes de plus en plus longues, au profit de son « autre ».

Ils sont nombreux les billets coup de cœur sur cet album. Et comme l’intrigue flirte avec les troubles de la personnalité, je me suis laissé tenter, trouvant là une occasion supplémentaire de me frotter à la BD. Au final, c’est perplexe que j’ai refermé cet album, thriller psychologique ou récit fantastique, avec le sentiment d’être passé complètement à côté.
Je n'ai pas détesté mais je suis resté spectateur du combat intérieur de Lubin, sans jamais me sentir touché. Il me semble pourtant bien avoir capté les différentes pistes/interprétations sur lesquelles l'auteur voulait m'emmener (passage de l'insouciance de l'ado à la maturité de l'adulte; dualité de la personnalité façon Jeckyll/Hyde). Mais j’ai trouvé ça trop léger pour être vraiment prenant, sans compter quelques incohérences et longueurs de scénario. Comme le dessin, influencé du manga, l'histoire est trop lisse ; tout ça manque de chair, de personnalité (un comble !), d’émotion (les dernières planches excepté).

J’ai bien conscience de faire tâche. Cet album était quand même l'un des dix pré-sélectionnés (sur 45 albums) pour le Fauve d'or du festival d'Angoulême 2018 !
D'ailleurs, une simple recherche sur la toile vous confirmera que mon avis est à contre-courant. Il suffit pour s’en convaincre de lire les avis enthousiastes des quelques spécialistes qui font référence en matière de BD sur la blogosphère : Noukette, Mo’, Jérôme.
Dans le registre « psychologique » et recherche d'identité, je préfère de loin l’approche de Marc-Antoine Mathieu dans Otto.

Timothé Le Boucher - Ces jours qui disparaissent (Glénat, 2017)

Commentaires

  1. Pour le travail de Timothé Le Boucher... j'étais trop prise par la lecture pour voir les incohérences mais j'avais eu l'occasion d'en parler avec un collègue. Je pense que je relirai du coup, elles me sauteront aux yeux à ce moment-là.
    "Otto" je n'ai pas lu, mais bien envie de m'y frotter. Tu me fais penser à un autre album que je viens de lire : "Je suis un autre" (avec Rodolphe au scénario). Je ne sais pas si tu as eu l'occasion de jeter un oeil dessus

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    1. A la maison, on a eu des positions opposées : mon chéri a préféré (de loin) "Ces jours qui disparaissent" à "Otto"... comme quoi.
      J'ai effectivement lu quelques billets sur "Je suis un autre" et je l'ai vu en librairie, mais je n'ai pas pris la peine de le feuilleter. Je vais regarder ça de plus près, merci.

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  2. Tu n'es pas là seule. Je suis passée à côté également.

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    1. Oui, j'ai vu que n'avais pas accroché non plus... Je me sens moins seul, mais ça ne me console pas pour autant d'avoir raté le coche ;-)

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