« Le Père Noël n’existait donc pas. Nous avions été jeunes et nous étions vieux » - Bert Randolph Sugar

Steve Schapiro - Muhammad Ali with Mini-boxing Gloves, Louisville, KY, 1963



C’était Noureev en short !
Budd Schulberg

Je me fous de savoir s’il sait boxer ou pas, avec lui la boxe revit.
Jack Dempsey

Clay a fait autant pour rendre la boxe glamour que Marilyn Monroe a fait pour le sexe.
Budd Schulberg

Joe Louis était un boxeur brillant, le meilleur de tous, mais il n’avait aucune personnalité. En dehors du ring, Jack Dempsey était un type sympa, mais c’est tout ! Ali était extraordinaire, c’était un grand boxeur doublé d’un grand acteur.
Bill Gallo

Ali est un drogué… il est drogué à la gloire.
Drew Brown Jr

Enlever le public à Muhammad Ali, c’est comme priver Dracula de sang frais.
Jerry Izenberg

Sur un ring, Ali était une pure merveille, il n’avait pas besoin d’être guidé, en dehors du ring, il était d’une terrible naïveté.
Jack Cashill

C’était difficile de savoir si ce type était fou ou bien très intelligent.
Mort Sharnik

Tout ce que Clay racontait, c’était pour se persuader qu’il était capable de faire ce qu’il disait. Tout le monde écoutait ce qu’il disait, mais il se parlait qu’à lui-même.
Floyd Patterson


En termes de race, Ali a beaucoup moins en commun avec Joe Frazier qu’avec Elvis Presley. Avec leur charme équivoque, Elvis et Ali, chacun à sa manière, sont un mélange typiquement américain des deux cultures du Sud, la blanche et la noire, une culture dont les éléments sont si inextricablement mêlés qu’elle défie toute analyse simpliste.
Jack Cashill

Ali et Elvis étaient tous les deux des gentils garçons, les chouchous de leur maman avec une blessure enfouie au plus profond : sa race pour Ali, sa classe pour Elvis. Ils ont eu tous les deux du succès trop vite et trop tôt et tous les deux ressentaient un immense besoin d’être protégés ; ils étaient tous les deux angoissés, naïfs et à la recherche d’un mentor. Pour Ali, ce sera Elijah Muhammad, le colonel Parker pour Elvis.
Jack Cashill


Il y a des gens qui pensent qu’Ali est un saint, ce qu’il n’est sûrement pas, d’autres que c’est le diable, ce qu’il n’est pas davantage. Ce qui est sûr c’est que, pendant trente ans, il a été le baromètre le plus juste de l’histoire américaine.
Jerry Izenberg

 
Ali avait été les années 60 à lui tout seul. Il était le Black Power à lui tout seul, l’opposition à la guerre du Vietnam à lui tout seul. Il avait plus de style que Dylan et il était plus marrant que les Beatles. La gloire avait tué Joplin, Hendrix et Jim Morrison et lui, il faisait du skate-board avec. Il avait été le progrès, le changement, la libération et maintenant il n’était plus rien. Il avait battu Liston grâce à sa vitesse, Cleveland Williams grâce à sa puissance, Foreman grâce à son imagination, Frazier grâce à son courage et Spinks grâce à ses souvenirs, et maintenant il se faisait massacrer sur un parking de casino pour que d’autres types se fassent du fric sur son dos. Il était la défaite de toute une génération. La jeunesse et l’idéalisme étaient bien morts.
Jack Newfield


Pour moi, les années 60 sont mortes à Dallas. Les rues résonnaient du bruit des Klaxons et, à l’hôtel, les gens de la chambre d’à-côté cognaient contre les murs en hurlant à la mort comme des chiens.
Jimmy Cannon

Dans les années 60, on croyait encore aux princes, et l’un d’entre eux était un boxeur qui nous faisait croire que la beauté pouvait naître de la violence.
Pete Tamil

Les boxeurs sont les premiers à savoir quand ils sont finis et les derniers à savoir quand il faut qu’ils arrêtent.

Barry McGuigan

Cette nuit affreuse, la boxe est redevenue ce que le génie de Muhammad Ali avait fait oublier pendant vingt ans, un spectacle brutal et sordide. Ce que, en réalité, elle avait toujours été.
Felix Dennis & Don Atyeo


Je crois pas que la conversion de Muhammad ait été une expérience religieuse, jusqu’au jour de ma mort, je croirai que c’était une prise de conscience sociale… c’était quelque chose dont il avait besoin à ce moment-là, quelque chose dont tout le pays avait besoin.
George Foreman

Nous n’avions pas l’intention de rejoindre la Nation, mais nous admirions Ali pour son attitude. Il refusait d’être le bon nègre, le bon chrétien qui attendait que le gentil Blanc lui donne son su-sucre. On l’aimait parce qu’il était beau et fort, qu’il avait une grande gueule et qu’il l’ouvrait. Il incarnait nos émotions, notre colère, notre fierté, notre besoin d’être meilleurs que nous ne l’avions été jusqu’à présent.

Jill Nelson


Mes deux combats contre l’abruti étaient signés… le premier, il s’appelait Clay, l’autre, il s’appelait Ali, pour moi, ça changeait rien. Les résultats ? Jack Nilon expliquait tout ça mieux que tout le monde et avant tout le monde… dès fin octobre, quand on lui a demandé pourquoi signer le combat revanche avant de signer l’autre, il a répondu : « Clay représente un fabuleux potentiel dans le monde du spectacle ! » J’suis d’accord avec lui. À cent pour cent.
Sonny Liston

Je pense qu’ils le considéraient comme un esclave, il ne faut pas perdre de vue qu’à Rome les esclaves avaient le droit d’être riches, mais qu’ils n’avaient pas le droit d’être libres. Pour les membres du syndicat, il n’était rien de plus qu’un gladiateur ou qu’un pur-sang ! S’il perd, on baisse le pouce, s’il tombe et qu’il se casse une patte, on l’abat ! Ce qui ne veut pas dire que l’on n’a pas pour lui le genre d’attachement que l’on peut avoir pour un cheval, ce qui ne veut pas dire qu’on ne lui porte aucune attention, bien au contraire ! Il s’agit d’un capital fragile qu’il faut bichonner. Faversham était encore plus grand qu’Ali qui, pourtant, n’était pas petit. Quand il posait les mains sur les épaules de son boxeur, on aurait dit qu’il flattait l’encolure d’un cheval ou bien qu’il était son père… ou son propriétaire. Si ce n’est que, lorsque l’on revoit les photos, Clay l’éclabousse de sa classe. L’aristocrate, c’est lui ! Ça crève les yeux et ça, les types de Louisville ne l’ont pas vu venir.
Jack « Sunny » Meremount

Frédéric Roux - Alias Ali (Fayard, 2013)

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