Les Fuyants, Arnaud Dudek



Courage, fuyons !
Ce pourrait être la devise des mâles de la famille Hintel qui, plutôt que d’affronter leur vie d’adulte, leurs responsabilités et leurs choix, préfèrent prendre la tangente, histoire de couper court à toute tergiversation et retrouver (du moins le pensent-ils) leur liberté perdue, une vie meilleure. Tous les prétextes leur sont bons pour se défiler : de l’abandon de famille, version petit joueur, au suicide, plus radical et assumé.

Chez les Hintel, il y a Jacob, le grand-père, David, le père, Simon, l'oncle et Joseph, le petit-fils. Trois générations de fuyants, qui ne se connaissent pas forcément mais qui, tous, ressentent un besoin viscéral de tout plaquer à un moment donné de leur vie.  Seul, Joseph, ado en pleine crise identitaire et hacker à ses heures perdues, va tenter de dénouer les fils pour mettre un terme à la malédiction familiale.

Nos décisions sont-elles influencées par celles de nos ainés ? Est-il nécessaire de couper tout lien familial pour vivre pleinement sa vie ? Voilà quelques-unes des questions que pose Arnaud Dudek en filigrane et auxquelles ses personnages vont tenter de répondre, tour à tour. En alternance, leurs voix esquissent des destins croisés qui vont, au final, révéler leur histoire commune.



Je le SAVAIS !
J’étais certain que le flop de ma rencontre avec Arnaud Dudek ne pouvait être qu’un malentendu.
Il y a dans ces Fuyants tout ce que j’aime en littérature : ces anti-héros de tous les jours, des hommes pas toujours reluisants mais aux fêlures suffisamment complexes pour qu’ils restent attachants parce qu’humains. Et Dudek, s’il se montre volontiers moqueur, les traite toujours avec tendresse. Et surtout, il y a tout ce qui n’est pas dit, qui pèse aussi lourd que ce qui se joue sous nos yeux.
Une « tranche de vie » (de famille, plutôt) comme je les aime.

Les fuyants - Extraits

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« Ils auraient tout pour qu'on les déteste ces Fuyants mais tout l'art d’Arnaud Dudek, par une construction subtile du récit, par un humour parfois tendre, parfois féroce (ah la visite au beau-père potentiel collectionneur de tire-bouchons !) et surtout par son écriture, fertile en formules et en métaphores, est de nous les rendre sinon sympathiques, du moins diablement attachants. »   Cathulu

« Dans une écriture débarrassée de toute convention, vive, alerte, inventive et où l'ironie fait mouche, Arnaud Dudek nous dévoile une face peu glorieuse des hommes : celle de la lâcheté. Des hommes qui ne se comportent pas en super-héros ou ont laissé de côté l'armure. Malgré leurs défauts, leurs irresponsabilités, on ne peut qu'éprouver qu'une forme de compassion pour eux. Derrière l'humour caustique se cache une tendresse immense et les affres de la solitude. »   Clara

« Je n'ai été pas du tout rebutée par la façon de laisser filer des petites phrases, de brosser des portraits qu'on imagine crayonnés à petits coups, comme des petits bonshommes de Sempé perdus au milieu d'une foule. Il n'y a pas un mot de trop, et pourtant c'est sensible et touchant… et ça, j'adore. »   Kathel

« Ils devraient être totalement antipathiques, et finalement, pas tant... Un peu mais, pas tant. Parce qu'ils souffrent, rament, culpabilisent, essaient et espèrent... On les quitte à regret, en reposant ce livre avec un sourire attendri. Parce qu'Arnaud Dudek les présente avec un passé, des failles, des doutes, des manques, des faiblesses, des réalités, qui ne justifient rien, mais expliquent tout. »    Séverine



Arnaud Dudek - Les Fuyants (Alma, 2013)

Commentaires

  1. L'ocassion de découvrir cet auteur du coup, je n'avais pas lu son précédent ;-)

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  2. Je n'ai pas ce titre là, mais un autre m'attend "les vérités provisoires".

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    1. Ce qui est bien avec A. Dudek, c'est que sa "production" n'est pas énorme et qu'on a la possibilité de tout lire dans des délais raisonnables :-)

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  3. J'avais pourtant aimé, mais je n'ai rien lu d'autre de l'auteur depuis...

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    1. Il y a malheureusement pléthore d'auteurs dont j'ai aimé un texte et vers lesquels je me suis dit que je reviendrais avec plaisir... sans l'avoir encore concrétisé.

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  4. Toujours pas lu cet auteur. Comme quoi il ne faut pas rester sur un mauvais ressenti face à un roman et essayer d'autres titres de l'auteur... Ce que je fais rarement...

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    1. Quand je n'ai pas aimé le roman d'un auteur, il est rare que j'y revienne. Plus rare encore que j'y revienne aussi vite. Mais ici, la situation est différente ; non seulement, je pressentais que l'univers et le style d'A. Dudek me plairaient, mais en plus, plusieurs éléments de ma lecture en demi-teinte m'ont conforté dans cette voie. Du coup, je ne prenais pas énormément de risques... et j'ai rudement bien fait :-)

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