Nous sommes peut-être passés à côté d'une belle histoire, Arthur Dreyfus
Nous sommes peut-être passés à côté d'une belle histoire
Hier, je ne te connaissais pasTu jouais aux voitures
Je chassais les pyrales
Sous l'œil de nos mères
Ces plaisirs suffisaient
Aujourd'hui tu me donnes
Ton passé en héritage
Mais si petit, était-ce déjà toi ?
Celui que j'aime, était-il déjà là ?
J'invente dans ta poche un miroir
Pour savoir
Quand commence le trop tard
Où commence le regard
Puis une phrase
Résonne tout le soir
Nous sommes peut-être passés à côté d'une belle histoire...
* * * * * * * * * * *
Arthur Dreyfus, je ne le connais que de nom. Je me suis intéressé à lui notamment au moment de la parution de ses romans Histoire de ma sexualité et Belle famille, pourtant je ne l'ai encore jamais lu.Lors d’un passage en librairie, j’ai remarqué un opuscule à la très jolie photo de couverture sur lequel figurait son nom, suivi d’un titre. Je me suis dit que c’était là l’occasion idéale d’aller à la rencontre de l’auteur.
Sauf que si j’avais porté attention au rayon où était exposé ce fascicule (Arts/Photographie), j’aurais tout de suite su qu’il ne s’agissait pas d’un nouveau texte. Ce n’est qu’une fois à la maison (un film transparent protégeait l’objet et empêchait de le feuilleter) que j’ai compris que je tenais en main le catalogue de sa première exposition photo.
Du 11 novembre 2017 au 20 janvier 2018, Arthur Dreyfus a exposé à la Galerie Patrick Gutknecht, à Paris, une série de portraits photographiés avec son iPhone : Nous sommes peut-être passés à côté d'une belle histoire.
« J’ai demandé à des garçons de me montrer, sur leur téléphone, une photo d’eux plus jeunes, qu’ils affectionnaient. C’est un portrait de lui-même que me présente mon modèle, qui accepte donc de jouer avec sa propre image transformée. Une image duale que je photographie à mon tour… avec mon téléphone.»
Finalement, ce « raté » a été une belle surprise. Plutôt qu’érotiques (et encore moins pornographiques ; le film autour du fascicule était-il vraiment nécessaire ?), j’ai trouvé très émouvants ces portraits de jeunes gens, partiellement dénudés, et ce rapport au temps entre le moment de la prise de vue et la photo d'eux, enfant, affichée sur l’écran de leur smartphone.
Si vous voulez en apprendre plus sur cette série de portraits, je vous conseille de lire Témoigner de son amour, une conversation à bâtons rompus entre Arthur Dreyfus et Olivier Steiner (Diacritik, 25 décembre 2017).
Arthur Dreyfus - Nous sommes peut-être passés à côté d'une belle histoire (Édition de l'Œil, 2017)
Bonne pioche alors.
RépondreSupprimerAu final, oui ! Une agréable découverte qui me donne encore plus envie de découvrir les romans de l'auteur.
SupprimerOriginale cette série de photos... Il fallait y penser.
RépondreSupprimerOui, j'aime le concept... Dans le même ordre d'idée, un photographe (dont j'ai oublié le nom) s'était amusé à mettre en scène à l'identique d'anciennes photos de son enfance prises en compagnie de ses parents et de ses deux frères. Le résultat était très drôle...
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