Une journée d'automne, Wallace Stegner


Une demeure cossue, rongée par la grisaille, au début du siècle dernier.
Deux femmes, dont on ne connait pas encore la nature du lien, si ce n’est que leur relation implique une certaine distance, s’apprêtent pour les funérailles d’un proche.

Dix-huit ans auparavant.
Alors que son dernier parent vient de mourir, Elspeth quitte l’Écosse pour aller vivre avec sa sœur, Margaret, et son beau-frère, Alec, propriétaires d’un domaine, dans la campagne de l’Iowa.
À peine descendue du train, la jeune fille tranche dans le paysage par sa fraîcheur, sa légèreté et sa gaieté naturelles, qui vont lui valoir l’affection rapide des gens du coin. Dans toute l’innocence de sa jeunesse, Elspeth s’émerveille de son nouvel environnement, passe son temps à baguenauder dans la campagne environnante lors de longues promenades en compagnie d’Alec.
De nature blagueuse et enjouée, Alec va trouver chez sa jeune belle-sœur un public réceptif à son humour, riant volontiers à ses pitreries. De fait, le contraste avec Margaret, froide, corsetée dans les convenances, gardienne de la vertu et des bonnes mœurs, mais surtout soucieuse du qu’en-dira-t-on, n’en est que plus frappant.
Et pour le lecteur... et pour Alec.

Entre Elspeth et Alec s’instaure une complicité qui va mettre à mal le fragile équilibre du couple marié.
Jusqu’à ce jour d’automne qui va faire de leur vie à tous un éternel hiver. La demeure où jadis résonnaient les rires va se figer dans un silence lourd de culpabilité, de jalousie et de rancœur rentrées.
Coûte que coûte, il ne s’agira plus désormais qu'à sauver les apparences, continuer à faire illusion vis à vis de l’extérieur, prétendre que rien ne s’est passé et tenter de se faire une raison. 



Une histoire de triangle amoureux. Une de plus. Certes.
Sauf qu’ici, Wallace Stegner est aux manettes.
L’important est donc ailleurs. Dans l’atmosphère plutôt que l’action. Dans la suggestion, l’intériorisation du maelström des sentiments, dans les non-dits, souvent très éloquents.
On est donc bien loin des romances bon marché à l'eau de rose auxquelles la situation de départ pourrait renvoyer. En 150 pages, avec délicatesse, Stegner en dit autant, sinon plus que d’autres en deux fois, voire trois fois plus de pages bavardes.

Resté jusqu’ici inédit en français, Une journée d’automne est le premier texte publié par Wallace Stegner. Une histoire simple et conventionnelle, un récit intemporel, dont le titre original Remembering Laughter concentre à lui seul toute la force d’évocation de sa plume.

Une journée d’automne - Extraits

*   *   *   *   *   *   *
« L’ambiance triste et douce à la fois de ce récit m’a complètement embarqué. L’écriture de l’auteur est si délicate. Les émotions que subissent les personnages sont assez rudes, mais Wallace Stegner arrive à les décrire avec une telle douceur, c’est assez bluffant. C’est un réel bonheur de lire ces mots. »   Chinouk

« Une histoire écrite déjà d’une main très sûre, précise, nette, qui entre dans les détails de l’âme humaine avec délicatesse et un goût pour le rire. »   Cuné

Wallace Stegner - Une journée d'automne (Gallmeister Totem, 2018) [1937]
Traduction de l’anglais (États-Unis) : Françoise Torchiana

Commentaires

  1. Je viens de le lire et ça m'a laissée de marbre. Trop court, pas assez fouillé pour moi. Je n'ai pas eu le temps d'apprécier.

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    1. Tu n'as pas été sensible à l'atmosphère, aux non-dits ? Pour moi, c'est suffisamment long dans le sens où beaucoup est suggéré.

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  2. Je retrouve ma lecture du recueil de nouvelles " Le goût sucré des pommes sauvages " ( c'est le titre qui m'a fait craquée ;)) avec le talent de l'atmosphère et de la suggestion. J'ai toujours sur mes étagères le pavé " Angle d'équilibre " ....

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    1. De Stegner, je n'ai lu qu'En lieu sûr, qui est plus long, mais où on retrouve ce même art de la suggestion. Ça ne m'étonne pas que tu l'aies aussi ressenti dans d'autres de ses nouvelles.

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  3. Purée, un roman de mon chouchou. Et pas (encore) lu.

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  4. Pas encore un auteur chouchou puisque je n'ai lu qu'un roman (En lieu sûr), il va falloir que je le relise pour confirmer la première bonne impression !

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    1. Si tu as aimé En lieu sûr, tu devrais aimer cette longue nouvelle.

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  5. Je ne connais pas Wallace Stegner et je me dis que j'ai tort...

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    1. On ne peut pas tout connaître, malheureusement.... Tu aurais tort de ne pas vouloir lui donner sa chance, pas de ne pas l'avoir encore lu :-)

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  6. Un auteur qu'il faut absolument que je lise, peu importe le titre. Les couvertures de Gallmeister son chouettes. Aifelle.

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    1. J'aime aussi beaucoup la nouvelle charte graphique de la collection Totem, beaucoup moins austère que l'originale. On aurait envie de tous les acheter rien que pour leur couverture :D

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  7. Je crois qu'il doit dormir dans ma PAL, je le sortirai un de ces jours !

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  8. De Stegner j'ai encore en bouche Le goût sucré des pommes sauvages, un excellent recueil de nouvelles.

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    1. Je me suis constitué depuis une petite PAL Stegner et Le goût sucré des pommes sauvages y figure.
      Ce pourrait être pour moi l'occasion de participer cette année au Challenge mai en Nouvelles, de Marie-Claire et Electra.

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