« De capitulation d'éditeur en autocensure d'auteur, on arrivera à l'impossibilité même de la fiction. »

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Décidément, les interventions d'auteurs dans la presse m'interpellent en ce moment.
Après le témoignage de Nicolas Mathieu sur ce que lui ont appris ses années estudiantines, c'est dans la section "Idées" du Libé des Auteurs Jeunesse, du 21 novembre dernier, que j'ai lu deux prises de parole particulièrement instructives.

La première, éminemment politique, signée Marie-Aude Murail, interroge sur un phénomène alimenté par les réseaux sociaux : l'indignation. Ou plus exactement, la vulgarisation de l'indignation.
Elle montre comment un bon sentiment de départ finit par faire plus de mal que de bien. Comment l'excès de politiquement correct, de "défaut de légitimité" et de soi-disant appropriation culturelle va finir par étouffer toute forme de création, et donc, de fiction.
Cette tendance qui empoisonne toutes les sphères de la société m'inquiète au plus haut point...

Dans un registre qui apparaît plus léger de prime abord, mais qui en dit aussi long sur notre société et sur le fléau de la bien-pensance, Claire Gratias se positionne sur la question de la féminisation des noms de métiers. 
Alors, auteur, auteure ou autrice ? En ce qui me concerne, ma position est claire : je me rangerai toujours du côté de l'humanité. 

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Commentaires

  1. Je suis d'accord avec toi, cette invasion tyrannique du "politiquement correct" est très inquiétante, parce qu'elle muselle toute forme d'expression, qu'elle soit orale, artistique..., et qu'elle bride toute analyse qui tenterait de se détacher de la bien-pensance ambiante.
    Et rien à voir, mais il y a une coquille au début de ton billet, sur le nom de Nicolas Mathieu..

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    1. Je te trouve bien indulgente : à ce stade, ce n'est plus une coquille, c'est carrément n'importe quoi ! Merci beaucoup de me l'avoir signalé.

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  2. J'ai lu l'article de Marie-Aude Murail mercredi et il m'a d'autant plus fait réfléchir que je suis en train de lire le dernier tome de sa série Sauveur et fils. Au fil des pages, je me suis dit à plusieurs reprises que j'aurais aimé avoir eu entre les mains un tel roman à l'adolescence. Elle aborde beaucoup de questions importantes (sexualité, vie de famille, construction de soi) sans tabou et avec beaucoup d'humour. Même en tant qu'adulte, ça fait du bien de lire certaines choses. Alors, forcément quand on découvre à quel point la censure est omniprésente, forcément ça fait réagir.

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    1. Une censure qui n'est malheureusement pas toujours consciente qu'elle est censure... Mais surtout, qui empêche tout dialogue, tout échange de vues et qui, sous prétexte que tu es d'une avis différent, fait de toi un "ennemi", une personne "à abattre". Si on ne peut plus vivre ensemble en bonne intelligence sans pour autant partager les mêmes idées sur tous les sujets, on est mal partis...

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