« J'ai utilisé mes études supérieures pour apprendre des choses qui, dans la bourgeoisie, se transmettent par imprégnation sociale »

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Je viens de tomber par hasard sur cet entretien de Nicolas Mathieu, paru aujourd’hui dans Le Monde Campus, dans lequel il revient sur son parcours d’étudiant. (en tout point semblable au mien, mais pour lui ça se finit beaucoup mieux ! Il est plus billant que moi.)

Une famille de la classe moyenne qui glorifie les études, vues comme un incontournable ascenseur social.
Un parcours sans éclat jusqu’à la fac, symbole de réussite pour les parents... à défaut d’intégrer une grande école dont on ignore jusqu’à l’existence et pour laquelle on n’est en rien préparé.
Puis, le dur retour à la réalité au moment d’entrer sur le marché du travail quand on découvre la réelle (et piètre) valeur de ses diplômes.

Il dit aussi le pouvoir du conditionnement social, l’inéluctable condition du transfuge et l’éloignement qui s’ensuit.
 « Vos parents vous donnent les moyens de les trahir... et après ils vous le font payer » 

Une réalité déjà décortiquée par Didier Eribon dans Retour à Reims.
Mais après cette lecture édifiante qui a fait écho en moi, je sais maintenant que Leurs enfants après eux ne devrait plus tarder à sortir de ma pile.

Commentaires

  1. Eh ben moi, j'attends la parution en poche de "Leurs enfants après eux" pour le lire. Et plus qu'une semaine, enfin, avec de mettre enfin la main sur "Andrew est plus beau que toi"!

    Sinon, je plonge dans Russo ces jours-ci!

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    1. Ah, Russo, parlons-en... Plus je le lis, plus j'aime cet auteur, et heureusement car je n'ai toujours pas terminé ma lecture de Everybody's Fool. J'en suis à me demander si je serai à l'heure au rendez-vous de notre LC...

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  2. Annie Ernaux aborde aussi ce sujet dans son très beau (bien que très court) roman La place, que j'offre dès que j'en ai l'occasion !
    J'ai Les enfants après après eux sur ma PAL, si une LC te tente..
    Et je viens de finir le Russo, dont j'étais presque triste de quitter les personnages...

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    1. C'est vrai que les personnages de Russo, particulièrement ceux-ci, sont très attachants... Pour le moment, je profite toujours de leur compagnie... en espérant pouvoir rédiger mon billet dans les temps.
      On me parle souvent de La Place et j'ai justement suivi ce midi sur un compte FB ami une discussion au sujet de ce roman. Une des personnes qui internait soulignait le mépris non déguisé (ou tout au moins la certitude d'être supérieure) de l'auteure pour les gens du milieu qu'elle quitte. Et cette sorte de condescendance m'avait déjà gêné dans un de ses essais Regarde les lumières mon amour. Du coup, je ne suis pas très pressé de le découvrir.

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    2. "Mépris" est un mot très fort, je trouve, et qui ne m'est absolument pas venu à l'esprit au moment de ma lecture. J'ai plutôt trouvé que l'auteure, malgré son détachement du milieu dont elle est issue, exprimait beaucoup de tendresse..
      Et tu n'as pas répondu à ma proposition de LC... !

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    3. Oooups ! Si tu penses pouvoir caser la LC vers le 1er trimestre 2020, why not... :-)

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    4. Mais oui, sans problème, tu veux fixer une date dès à présent ? Au pif le 15 mars ??

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    5. Le pif me va. Tope là pour le 13/03/2020.

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    6. C'est noté pour moi (le 13, donc...) !

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  3. Je m'y retrouverais sans doute... Quand j'ai eu mon bac, j'ignorais qu'il existait des classes prépa et suis allée à la fac (comme 20% des jeunes à l'époque!), mais aucun regret!

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    1. C'est bien de n'avoir aucun regret... Moi, en revanche, j'en ai des tonnes ;)

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  4. N'hésite pas à sortir le Goncourt de ta PAL, alors !

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    1. Ça ne devrait plus tarder, en principe (si ça ne tenait qu'à moi...). J'avais déjà trouvé l'auteur sympathique après avoir vu sur le net une de ses interventions dans une émission dont je ne me souviens plus quelle elle était...

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  5. Comme Ingannmic, je pense bien sûr à Annie Ernaux qui a beaucoup écrit aussi là-dessus.

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    1. En fait, j'ai "découvert" Ernaux sur le (très) tard, avec Les Années que j'avais beaucoup aimé.
      Sinon, pour La Place, par exemple, je ne vais pas me précipiter pour les raisons que j'ai évoquées auprès d'Ingannmic.

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  6. Coucou,
    les regrets nous pouvons toujours en avoir il faut savoir aussi faire avec et avancer car sinon c'est l'effondrement... Je dis ça car j'ai fait une fac d'économie niveau Bac + 4 obtenu (à l'époque ça permettait à mes parents de ne pas payer des études chères qu'ils n'auraient pu de toute manière assurer !) pour finir catégorie C de la fonction publique... Bref ... (heureusement j'aurais peut être une retraite décente ça on peut toujours rêver... à l'âge de 68 ans ... re bref...)Des regrets, des frustrations on peut tous en avoir :-S
    Par contre j'avais détesté Annie Ernaux dans La place et ce sentiment de supériorité et de dégoût envers ses parents et son milieu d'origine ...
    Je ne veux plus la lire !
    Par contre je lirais à l'occasion Nicolas Mathieu
    Voilà
    bisous !



    Je n'ai pas lu le livre de Nicolas Mathieu

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    1. Tu as raison, les regrets t'empêchent d'avancer. Et si j'avais eu accès aux "voies royales", rien ne dit que j'aurais été à la hauteur de toute façon. Ce que je trouve regrettable c'est que selon le milieu social où tu nais, certaines routes te sont déjà interdites...

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  7. Bonsoir,
    je voulais lire l'article mais je n'arrive pas à le grossir ... Je suis nouille :-S
    Ah le fameux ascenseur social ... La reproduction sociale est très importante ce n'est pas Bourdieu qui nous explique le contraire... Et tout ça ne va pas en s'améliorant à l'heure des études privées aux coûts exorbitants :-O et de la fracture géographique qui privent beaucoup de jeunes étudiants l'accès à des hautes études et ou même la fracture numérique.. ... Il y aurait à redire à l'heure ou l'on souhaite privatiser à tout va... Oui tout ça est très inquiétant pour un projet de société donnant les chances à tous...
    Bonne soirée cher ami bisous
    Bisous

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    1. Si tout fonctionne comme ça devrait, il te suffit de cliquer sur la photo. Une fenêtre s'ouvre et affiche l'article en taille originale. Si jamais, ce n'est pas encore suffisamment affiché gros, enregistre l'image. Tu devrais pouvoir la grossir sur ton ordi. Dis-moi, si ça marche...
      L'égalité des chances, parlons-en, oui. Je ne sais pas si c'est le grand âge qui va galopant ou quoi, mais la société d'aujourd'hui et celle qui se profile ne me dit rien qui vaille.
      Bises

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    2. Merci Laurent,
      j'ai pu enfin grossir l'article (il fait pas bon vieillir je te le dis !)
      J'espère que tu as passé un joyeux et doux Noël !
      Bisous au chocolat et merci pour ton blog

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    3. A qui le dis-tu, ma pauvre !!! :D :D
      Bonnes fêtes de fin d'année à toi aussi. Bises.

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  8. Je pensais que tu avais lu le roman avant de publier l'interview. Tu verras, ce roman est très très très très très intéressant.

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    1. Non, je n'ai pas lu mais cet interview m'a donné l'envie de le faire. Du coup, Ingannmic m'a proposé une LC pour mars. Et ton dernier billet en date me rend plus impatient encore !

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