Séries en série


En me penchant de plus près sur le sujet après avoir été invité par Cuné à répondre au Tag de Brize, je me suis aperçu que les séries et moi, ça ne date pas d’hier. À mon âge, j’en ai déroulé de la pellicule !
Alors, quand il m’a fallu faire une sélection, j’ai été bien embêté. Choisir 15 séries cultes sur près d’un demi-siècle d’histoire de la télé, (car oui, il y a encore peu, les séries se regardaient à la TV, à raison d’un épisode par semaine) pour moi, c’est Mission : Impossible. Le plus simple aurait été de se limiter à la dernière décennie, ce qui revenait à exclure d’office ma série culte d’entre toutes. 

Je suis très mauvais bricoleur. (quel rapport me direz-vous ?) Quand une pièce s’ajuste mal, je suis du genre à forcer le passage à coups de marteau jusqu’à ce qu’elle finisse par rentrer. J’ai donc enfilé ma combinaison Lolo le Bricoleur pour répondre au tag de Brize et... tadaaam !!, toutes les séries dont j’avais envie de parler y figurent... même s’il m’a fallu y aller avec mes gros sabots pour que tout rentre.
Je vous propose donc La Frise Historique des Séries selon... moi. Et plutôt que de vous faire un pitch sur chaque série (Internet est là pour ça), je vais plutôt essayer de développer le "pourquoi".

Préhistoire (années 60)
À cette époque, les samedi après-midi ont été le théâtre de mes premiers « binge watching sessions », inconditionnel parmi les fidèles de l’émission La Une est à Vous où les téléspectateurs pouvaient voter pour leur série préférée parmi le choix proposé en début d’émission.
Je ne ratais aucune diffusion de Mission : Impossible, Amicalement vôtre (The Persuaders), Au-delà du réel (The Outer Limits), Le Prisonnier (The Prisoner).
Les Mystères de l’Ouest (The Wild Wild West) tiennent une place à part puisque je dois à Robert Conrad, a.k.a. James West (son torse velu souvent dénudé et son pantalon moulant) mes premiers fantasmes. Il fallait oser, tout de même, créer une série sur un duo d'espions, dont l'un est un athlète qui partage son wagon avec un autre homme qui passe son temps à se travestir !
Mais ma préférée reste Chapeau Melon et Bottes de Cuir (The Avengers), plus particulièrement les saisons avec la sculpturale Emma Peel. Je crois que depuis cette époque, j’ai bien dû voir chaque épisode une bonne dizaine de fois. Je ne m’en lasse pas. J’adore son atmosphère étrange et intemporelle et son flegme britannique. Les décors en carton-pâte, les cascades à 2 balles (bonjour les doublures) et les mauvais raccords n’arrivent pas à m’en dégoûter. Pire, j’arrive même à regarder sans vomir la saison des New Avengers de 1976-77. C’est dire, si je suis accro.

Protohistoire (années 70)
Ma série culte des années 70, c’est sans conteste Drôles de Dames (Charlie’s Angels). Pendant mon adolescence, j’ai voué un véritable culte à Farrah Fawcett ; ma chambre était tapissée de posters à l’effigie de ces Anges. (comme quoi... !) J’ai eu l’occasion de revoir un épisode il y a quelques années et, mon Dieu, ça a tellement mal vieilli que c’en est risible !
De cette décennie, je retiens également deux séries qui étaient diffusée les samedis soirs, en 2e partie de soirée : Holocaust (avec Meryl Streep, notamment) qui m’a traumatisé, ou encore Le Riche et le pauvre (Rich Man, Poor Man), avec Peter Strauss et Nick Nolte.

Du bien beau monde au balcon...

Antiquité (années 80)
Une décennie de qualité médiocre pour les séries. Aucune n’a réellement réussi à me captiver, à part V : Les visiteurs. Mais rien qui vaille la peine de figurer dans le top 15.

Renaissance (années 90s/2000s)
En même temps que le câble, est arrivée Série Club avec notamment Dream On, comédie remarquable par sa seule originalité : l’insertion d’extraits de films et de séries en noir et blanc des années 1930/1950 pour illustrer les sentiments intérieurs du personnage principal.
Mais pour moi, le précurseur des séries telles qu’on l’entend aujourd’hui reste l’excellent Oz, chronique d’une prison de haute sécurité dont le réalisme et la violence révolutionnaient le paysage essentiellement trusté par les sitcoms. Cette série a ouvert la voie à des séries comme Six Feet Under qui verront le jour plus tard. On retrouve au casting de Oz de nombreux acteurs devenus populaires par la suite dans d’autres séries cultes ou au cinéma.
Six Feet Under, justement, autre série culte pour moi. Chronique d’une famille de croque-morts  pour le moins dysfonctionnelle : une mère hystérique, un fils homo, l’autre engagé dans une relation compliquée avec une fille dont le frère est dépressif chronique et suicidaire, un père mort mais toujours présent et une jeune sœur mal dans sa peu, amoureuse d'un voyou. Génial !
Les années 2000 ont vu proliférer les séries, dont certaines sont encore à l’affiche aujourd’hui. Ce qui n’est pas forcément à leur honneur dans le cas d’Esprits Criminels (Criminal Minds) qui, si elle a fait preuve d’originalité les premières années, est vite devenue insipide. (et depuis le départ de Shemar Moore ne vaut même plus qu’on s’y attarde !) Pareil pour Les Experts (CSI: Crime Scene Investigation), dont les multiples déclinaisons ont vite épuisé l’originalité du départ... jusqu’à la parodie.
Dexter a été une de mes séries préférées de cette période. Je n’ai pas eu l’occasion de la revoir depuis et j’ignore si je serais tout autant accroché qu’à l’époque. Ce qui est sûr, c’est que je n’ai raté aucun épisode de Dr House à l'époque et que quand j’ai essayé d’en regarder une récente rediffusion sur la TNT, je n’ai pas réussi à tenir jusqu’à la fin de l'épisode. Ce qui n’est pas le cas pour Cold Case, que je revois toujours avec plaisir quand j’en ai l’occasion.

L’âge d’or (2010s)
La multiplicité combinée des plateformes et des écrans a permis le tsunami des séries.
Au nombre de celles qui n’ont plus cours aujourd’hui, je retiens particulièrement Luther (avec l’excellent Idris Elba), Bates Motel et le couple malsain formé par Freddie Highmore (futur Good Doctor) et Vera Farmiga, mais surtout le so Bristish Downton Abbey et le queerissime Sense8.
Parmi celles toujours actives aujourd’hui, j’aime me vriller l’estomac à savoir comment Annalise Keating et sa bande d’apprentis avocat vont réussir à se sortir encore une fois de leur imbroglio (How to get away with) Murder
J’ai bien aimé suivre les aventures de la bande d’ados de Stranger Things, mais la 3e saison m’a laissé sur ma faim. La magie n'a pas opéré. Si la 4e est du même tonneau, j’abandonne.
Après trois saisons, l’histoire de la famille Pearson (This is us) n’a pas encore réussi à me lasser. J’aime retrouver ces personnages humains, leurs relations compliquées et l’amour qui les réunit. C’est souvent émouvant sans jamais  être mièvre, c’est aussi drôle parfois.
Dans un genre plus « musclé », l’obsession mutuelle qui unit la tueuse psychopathe Villanelle à la brillante agent du MI-5 Eve Polastri ne cesse de m’intriguer (Killing Eve). En plus, les bandes originales sont top.
Espionnage encore, avec Le Bureau des Légendes, une des rares séries françaises qui trouve grâce à mes yeux.
Flippant, l’univers futur (mais pas si lointain, malheureusement) modelé par les nouvelles technologies dépeint dans Black Mirror. Comme pour toutes les anthologies, tous les épisodes ne se valent pas, mais l’ensemble tient largement la route.
Autre incursion dans le futur avec Westworld, parc d’attraction animé par des robots diablement humains... qui comptent bien s’affranchir de leurs créateurs. Efficace.
Dans un registre plus comique, Sam Gardner a bien du mal à concilier ferveur adolescente et autisme (Atypical). Drôle... mais pas que.
Back to the 80s avec Pose, qui suit plusieurs membres de ces fameuses Houses qui ont donné leur nom à la musique des clubs de l’ère Sida. Dans un monde de compétition aussi bien dans les concours de vogueing que dans la société, la solidarité permet de s’en sortir un peu plus facilement.
Une seconde saison est annoncée pour Taboo, qui narre la lutte acharnée qui oppose dans l'Angleterre du XIXe siècle James Keziah Delaney (excellent Tom Hardy) à la Compagnie britannique des Indes orientales. Un drame épique et historique sombre et violent, sur fond de vengeance et de trahisons. Grandiose.

Ce top 15 est essentiellement composé de séries américaines. Je voulais préciser que j’apprécie aussi énormément certaines séries britanniques plus « légères » comme Mister Selfridge, HalcyonBletchey Circle, Grantchester ou Dancing on the Edge, ou plus “sociétales” comme The Bay, Broadchurch ou Happy Valley.
Enfin, il ne faut pas rater la mini-série en 4 épisodes When they see us (Dans leur regard) qui revient sur l’erreur judiciaire sur fond raciste qui a condamné 5 jeunes noirs à la fin des années 80 pour un viol qu'ils n’avaient pas commis et qui se sont vus totalement blanchis et indemnisés en 2014 seulement. Effrayant et bouleversant.


Commentaires

  1. J’en ai aussi déroulé, de la pellicule !

    Dis donc, tu en as vu, des séries! Comment? Pas un seul mot sur Beverly Hills, 90210 ni sur Dre Grey leçons d'anatomie?!!!!

    J'ai été accro à Six Feet Under (ah, Nate...) et à The Sopranos (ah, Tony) (pas de commentaires sur mes goûts éclectiques!).
    Cosmos 1999 m'a grandement perturbé (j'étais jeune, à l'époque!)
    Je suis présentement accro à This is Us. Et, comme toi, la dernière saison de Stranger Things ne m'a pas trop emballée.

    Avec mon ado, on se tape quelques séries à l'occasion. Les dernières que j'ai autant, sinon plus apprécié qu'elle: Sex Education et Élite.

    Avec moi, les séries, c'est dangereux. C'est une saison par jour, indépendamment du nombre d'épisodes ou de leur longueur. J'ai le binge watching intense. Je dois me contrôler et, heureusement, ça ne me pogne pas souvent!

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    1. C'est vrai que je consomme pas mal de séries. Et encore, je n'ai parlé que des plus significatives, car il m'arrive aussi de m'affaler sur mon canapé devant une série moins ambitieuse de type Monk, Charmed ou Poirot.
      Mais non, je n'ai jamais regardé Beverly Hills, ni 90210, ni Dawson et encore moins (je zappe les séries sur les hôpitaux, pompiers et autres corps de métiers de ce type). Tout comme tout ce qui touche à la mafia, The Sopranos compris, à la fantasy (pas de Games of Throne), aux superhéros (avec une exception pour Umbrella Academy) ou à l'épouvante (type Walking Dead ou American Horror Story).
      Vu ma petite nature et mon grand besoin de sommeil, je ne consomme pas plus de 2 épisodes par soirée, ça reste encore raisonnable :)
      Si tu peux (et si tu en as envie), regarde When they see us avec ta fille, c'est édifiant (je te préviens, les deux premiers épisodes sont révoltants et donc difficiles à voir, et il faudra que tu sortes le paquet de mouchoir pour le dernier !).

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  2. C'est amusant de retrouver des séries que j'ai un peu regardées quand j'étais jeune ou enfant. Les mystère de l'ouest, ça me parle bien. Une série que j'aimais bien regarder avec mes enfants bien plus tard donc, c'était Mc Gyver. Sinon aujourd'hui, j'en regarde peu, c'est par moments. J'ai adoré Breaking Bad ou encore Orphan Black ou Sense 8 et puis j'en ai commencé plein mais jamais fini... Black Mirror ça me va bien parce que ça ne se suit pas. Mais les épisodes sont de moins en moins bons, je trouve. Je ne peux pas regarder plus d'un épisode à la fois ! Je préfère toujours un bon livre à une bonne série !

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    1. Tu es plus raisonnable que moi : je prends autant de plaisir à regarder une bonne série (comprendre : une série qui me plait) qu'à lire un bon livre. Et comme les journées ne sont pas (encore) extensibles, les deux se font concurrence.
      (j'ai aussi pas mal regardé McGyver à l'époque. Mais ça aussi, ça a mal vieilli... et l'acteur encore plus. Le pauvre, il a pris cher ! )

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  3. oh j'adore ton post ! bon je me faisais la réflexion que je ne regarde plus du tout la télé et encore moins les séries. Mais bon, nous en avons sur les 15 pas mal en commun ! A toi de deviner lesquelles ! Je ne regarde que deux épisodes si l'épisode dure 1h30, si c'est 40 minutes, je peux en regarder trois mais il m'est arrivé aussi de "binge watch" pendant un week-end ... 15 séries ? en fait, il me faudrait un certain temps de réflexion pour les sortir, mais j'en ai déjà trouvé ici et j'en ai une en tête que tu n'as pas cité (zut!) Depuis quelques mois, j'ajoute les séries sur Netflix ou Prime et puis j'oublie... le soir je préfère lire ou regarde YT... mais je suis ravie de voir que nous avons beaucoup de goûts en commun (sur le genre par exemple) !

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    1. Ah ah ah, c'est drôle que tu sois étonnée de partager certains de mes goûts. Moi, ça ne m'étonne pas, à vrai dire :) Si tu as le temps de la réflexion, je serais vraiment curieux de voir les 15 séries que tu sortirais de ton chapeau.

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  4. ... du coup, tu veux bien être mon ami ?!

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    1. Là, par contre, tu me tues : je pensais que je l'étais déjà.... Sniff

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  5. Brize m'avait invitée à répondre à ce tag, mais j'ai dû décliner, faute de matière ! Ou alors je serais passée pour un dinosaure, puisque je me serais arrêtée, au niveau de ta frise, aux années 80. Mais tu m'as fait me remémorer des souvenirs assez forts (je pense notamment à Holocaust, ou aux Mystères de l'Ouest, moi aussi j'ai fantasmé sur Robert Conrad !!)..
    Et prêt pour demain, sinon ?

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    1. Ah, je suis heureux de rencontrer enfin une personne qui a été émoustillée par Robert Conrad... J'avais l'impression d'être bizarre :D :D
      Euh, sinon, j'étais prêt... malgré une publication un peu tardive dans la journée.

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  6. J'ai éclaté de rire quand j'ai vu ton commentaire sur Robert Conrad. Je n'aimais pas trop Les Mystères de l'Ouest, mais j'aimais bien Gordon parce qu'il me faisait rire. En revanche, je me souviens d'un épisode de Columbo où Robert Conrad en short saute à la corde. Ça m'a marquée ! Beau gosse et tout.
    La Une est à vous m'agaçait un peu parce qu'on attendait un feuilleton et les spectateurs votaient pour autre chose. Il fallait parfois attendre plusieurs semaines pour avoir la suite d'une histoire.
    Ah ! Le Riche et le pauvre. Les acteurs étaient presque tous beaux, j'adorais.
    J'adorais Cold Case. J'aimerais tellement que la série sorte enfin en DVD.
    Et Luther et Pose.

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    1. Ce qui me dérangeait dans le personnage de Gordon, mis à part son goût du travestissement, c'est la voix du doublage que je trouvais ridicule. Et côté physique, même si Conrad était petit, Gordon ne faisait pas le poids :D
      Je crois que tu peux oublier de trouver un jour un coffret DVD des 7 saisons de Cold Case. J'ai trouvé ici la raison : $$$$$$$, comme d'habitude. "chaque épisode - qui fait des allers-retours entre une époque passée et le présent - compte de nombreuses chansons dans sa bande-originale. Résultat, une édition en DVD coûterait très cher en termes de droits musicaux. Et difficile de se passer de la musique tant elle fait partie intégrante de la série."

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    2. C'est sûr que Gordon était beaucoup moins beau que James. Et je ne me souviens pas du tout de sa voix française.
      Oui, j'avais vu pour Cold Case et cette histoire de droits. C'est d'une tristesse...

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  7. Je tente un commentaire, on ne sait jamais... "La quatrième dimension"nouvelle version est vraiment chouette ! Très actuelle mais avec le même concept ! Je n'ai pas ton adresse mail ...

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    1. MIRAAAÂÂÂCLE ! !! Ça marche !
      J'ai vu qu'un reboot de la 4e Dimension était sorti et je me demandais justement ce que ça pouvait donner. Vu ton enthousiasme, je vais voir si je peux y jeter un œil.
      Sinon, pour l'e-mail, c'est le titre du blog chez gmail ;)

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