Feel no good

Source : Le Figaro #23457 du jeudi 16 janvier 2020



« Il n’y a pas de littérature meilleure qu’une autre ; l’essentiel, c’est que les gens lisent. »
« La littérature ne doit pas être élitiste. »
« Heureusement qu’il y a des locomotives pour tirer les wagons ; sans les best-sellers, les maisons d’édition ne pourraient pas publier une telle diversité de livres. »
« De toute façon, y’a pas de honte à aimer lire Mevy, Lusso, Bancol, Pussi et consorts ; chacun ses goûts. Si c’est pas les tiens, c’est pas une raison pour les dénigrer. »


Combien de fois, j’ai pu les entendre, ces arguments !
Bien sûr, tout est question de goût. Pour tout un tas de raisons, on peut aimer follement un livre qui ne soit pas un "grand" livre. Pour autant, il ne serait pas honnête de nier qu’il existe une bonne et une mauvaise littérature. Cela reviendrait à dire que le gribouillis de sa nièce de 4 ans vaut un Pollock. (même si certains ne se gênent pas pour l'affirmer sans complexe) Admettre  que cette hiérarchie existe n’est pas du snobisme ou du mépris, et ça n’a rien à voir avec de l’élitisme (car je ne parle même pas ici des "classiques"). C'est un fait.

La bonne ou la mauvaise littérature n’est pas fonction du genre : il y a du bon et du mauvais partout, en littérature blanche, en polar, en science-fiction, en romance... Le problème, c'est qu'à force de politiquement correct, de « fais-en autant, on en reparlera après », « ça lui a demandé du travail, alors respect ! N'en dis pas de mal »... , on se retrouve à voir placés sur le même plan E. L. James et Anaïs Nin, Gilles Legardinier et James Ellroy, Romain Puértolas et Stefan Zweig...

Tout ça pour dire que le classement  2019 des meilleures ventes de romans français illustré ci-dessus me pique les yeux. Alors que les réseaux sociaux - et particulièrement les éditeurs desdits Best 10 - se félicitent, il me fout le bourdon, ce Top 10. 
Parce qu’il en dit long sur l’état du moral de mes contemporains et de l’époque dans laquelle je vis, tellement anxiogène qu’on ne lirait plus que pour se faire du bien, pour s’anesthésier de bons sentiments, oublier ses soucis et surtout ne pas réfléchir à l’état désastreux du monde.
Parce que ça en dit aussi long sur la généralisation du repli sur soi, sur l'indifférence grandissante à l’autre, sur la santé indécente du prêt-à-penser et du fast-thinking qui font que tout et n'importe quoi est prétexte à s'indigner, sur l’état général des valeurs et de l’esprit critique...
Et ça, franchement, moi, ça me fait flipper grave....

Commentaires

  1. Merci pour ton billet qui dit ce que j'ai aussi pensé en voyant ce top et que je n'ai pas osé dire à voix haute... Ça me désole et en même temps je ne veux passer pour une snob... Mais il y a quand même une littérature "facile" à lire qui n'est pas du même ordre que d'autres littératures (même contemporaine) qui personnellement me plaisent plus et qu'on doit quand même objectivement pouvoir dire qu'elles sont meilleures, mieux écrites, plus subtiles... Merci !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Littérature "facile" à lire... Ça me fait penser à Où es-tu ? de Marc Lévy. Ça doit faire plus de 10 ans que je l'ai commencé. L'histoire m'intéressait, mais impossible de terminer le premier chapitre...

      Supprimer
    2. @Enna : Ce qui m'agace, ce n'est pas que ce genre de littérature existe. On a tous droit à un petit plaisir coupable de temps à autre. Ce qui me désole c'est qu'elle truste 9 des 10 places du top 10. C'est un véritable (et flippant!) révélateur sociétal.
      @Nuku_Hiva95 : J'ai été plus persévérant que toi. J'ai dépassé le 1er chapitre et il me semble bien que je suis allé jusqu'au bout... ou pas très loin en tout cas.

      Supprimer
  2. Je te plussoie !
    Comme ça parait snob de "conchier" ce top 10 !
    et comme je rejoins cette position !! Ce top 10 ne représente en aucun cas le lectorat français !!
    C'est le top 10 du livre attrapé sur un rayonnage avant le départ d'un train ou d'un avion (je préfère encore dormir plutôt que passer 4h sur un Lévy-Musso-Bussi - j'ajoute Nothomb, payée à la ligne en gros caractères pour malvoyants), avant 1 semaine au Cap d'Adge ou ailleurs..
    Ça m'a bien piqué les yeux aussi, je me suis demandé s'il fallait simplement se réjouir que les français lisent, si les "Mémoires d'Hanouna" (et pas d'Hadrien) ne seraient pas -horreur- le prochain best-seller, si je n'étais pas juste une con..asse de mépriser ce trio tellement en vogue (on passe peut-être à côté du prochain Proust ?)..
    Mais, comme tu le signales, les lectures ne sont peut-être que le reflet de l'état de nos sociétés..(vite lu, vite oublié - pas compliqué, pas "impliquant") ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Snob et prétentieux ! :D
      Le politiquement correct fait plus de mal que de bien. Pourtant, ça me semble tellement hypocrite de faire comme si tout se valait. Il faut être aveugle et sourd pour ne pas faire la différence entre un texte de ce Top 10 (voire 9 si on exclue Houellebecq, que je n'ai jamais lu) et un roman digne de ce nom...
      Est-ce qu'il faut déplorer la force du marketing ou le caractère grégaire de nos contemporains ?

      Supprimer
  3. Sans faire de long commentaire, je répondrais simplement : OUI, EXACTEMENT, à tout ce que tu dis.
    Il nous appartient de continuer à acheter et lire de la bonne littérature pour qu'elle ne disparaisse pas tout à fait.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne crains pas (pas encore) que la littérature (autre que purement récréative) disparaisse, heureusement !!!!

      Supprimer
  4. Quand j'entends au travail "l'essentiel c'est qu'ils lisent" (souvent à propos d'ados ou préados) je réponds : c'est simple laissez les sur leur smartphone, ils lisent énormément sur les réseaux sociaux. On me répond en général : ah mais non c'est pas ce que je voulais dire... Donc vous admettez qu'il y a lecture et lecture...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Évidemment qu'il y a lecture et lecture. C'est mensonge que d'affirmer le contraire. En même temps, entre Victor Hugo et l'un(e) des zigotos du top 10, il ne doit pas être bien compliqué de trouver un texte "exigeant" susceptible de captiver des ados, non ? ;-)

      Supprimer
  5. Je suis parfois la première à dire qu'il vaut mieux lire des romans faciles que ne pas lire du tout, mais ce palmarès me fait tout de même mal au coeur !
    Toutefois, comme j'aime bien regarder les lectures du métro, je remarque des livres très variés et intéressants, parfois de vieux poches jaunis, plus que des têtes de gondoles.
    On les voit beaucoup plus sur les plages, ou les aéroports, toujours dans les cinquante premières pages, d'ailleurs : sont-ils vraiment lus ? Ne sont-ils pas achetés par des non-lecteurs qui croient sincèrement acheter les meilleurs romans, puisque les piles sont plus grosses ? Malheureusement, s'ils n'accrochent pas, ça ne risque pas de leur donner le goût de la lecture !
    Voilà, mes quelques remarques ne feront pas avancer le schmilblick, j'en ai bien conscience ! On espère toujours que les passeurs de livres seront plus fort que le marketing, mais ce n'est pas si simple...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Détrompe-toi, tes remarques sont fort pertinentes.
      Il est vrai que dans le métro, on ne voit pas uniquement du best-seller. Quoique ce genre de littérature le dispute souvent à ces fameux vieux poches jaunis auxquels tu fais allusion. Je m'amuse aussi à regarder quand c'est possible ce que lisent les autres usagers. J'ai tendance à voir de plus en plus les livres disparaître au profit des smartphones. Je remarque également que quand les hommes ont un livre dans les mains, il s'agit soit d'un roman de fantasy/SF ou d'un essai en rapport avec leur boulot...
      La question de savoir si ces Top 10 des ventes sont réellement lus est intéressante. J'imagine que oui. Sinon certains des auteurs cités ne figureraient plus dans le classement depuis longtemps. Au pire on se fait avoir une fois, on réessaie une autre fois et on laisse tomber, non? Alors plus de 10 ans plus tard, s'ils sont toujours là, c'est qu'ils sont lus... enfin j'imagine.

      Supprimer
  6. J’ai le droit de dire que je n’en connais pas 4? Leurs noms me sont totalement inconnus. Sinon si je reconnais les auteurs feel-good, je ne mets pas Houellebec dans le même sac. Le souci c’est que les Américains croient que son dernier roman reflète la réalité.... bref déprimant et en plus tu m’annonces que mon Pollock qui domine mon salon ne vaut pas plus que le gribouillage du gamin du deuxième !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu as tout à fait le droit de t'exprimer, ma chère :) Il a fallu que j'aille moi-même vérifier qui étaient les dames des places 5, 6 et 10 car leurs noms ne me disaient rien.
      Pour ton Pollock, laisse dire les mères énamourées. Elles ne sont pas objectives, c'est bien connu ! ;-)

      Supprimer
    2. ouf ! parce que je n'en connais pas la moitié et pas envie de les découvrir .. merci tu me rassures pour le Pollock :-)

      Supprimer
    3. Tu peux respirer en toute quiétude... surtout si c'est un original !! :D

      Supprimer
  7. heu oui! Je connais tous les noms, j'en ai lu deux : un musso, histoire de voir (et j'ai vu, hum) et un houellebecq (et là j'y reviendrais bien, si!!!)
    Bon, les gens prenant le train ou l'avion ont-ils le choix? Faut vraiment fouiller!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Évidemment qu'ils ont le choix ! Ils ont le choix de ne pas lire de la m***de, même si on leur sert sur un plateau.
      Il m'est arrivé, à la fin d'un vol, d'être à court de lecture. Ce n'est pas pour autant que je me suis torturé à lire un de ces bouquins. Dans ces cas-là, si je ne trouve pas ce qu'il me faut, je préfère encore me rabattre sur un magazine.

      Supprimer
  8. Classement des meilleurs ventes, donc du marketing. Même si c'est une réalité, c'est aussi un problème sociétal au-delà du choix des lecteurs. Quels livres sont matraqués sur les médias, par les réseaux ? ( même sur les blogs, pour les BD notamment ) Quels livres sont présentés hors des librairies ( Relay dans les gares, " centres culturels " des centres commerciaux ... ) ? Je crois que beaucoup de gens suivent le mouvement ( ce qui n'est pas rassurant, c'est certain ). L'élitisme, il est là pour moi. J'entends des gens qui n'osent toujours pas la librairie, qui se sentent perdus, ne savent pas choisir. Ils vont dans des lieux qui leur paraissent plus accessible et en médiathèque. Je crois qu'il y a une complicité, un système, c'est une manipulation à tous les niveaux. Pense au Goncourt. J'ai entendu maintes fois, de la part de lecteur modeste ( je veux dire simplement des gens qui ne sont pas grands lecteurs mais qui pratiquent tout de même ) qu'ils achètent le Goncourt parce que c'est le " meilleur livre de l'année ", la sélection est faite, ils savent quoi lire... En littérature jeunesse, c'est tout aussi évident. Deux ou trois albums sont matraqués, pour le nom, pour l'objet, comme le dernier de Dautremer pour la fin de l'année dernière ( qui n'est pourtant pas un livre pour enfants et qui est facturé 50 euros ). Présenté partout, média-librairie. Combien de fois avons-nous entendu : " je ne savais pas quoi prendre, on dit qu'il est bien et puis il est beau, alors c'est celui-là que j'ai pris pour ma petite nièce ". Voilà. Pareil dans les grands salons : les gens se précipitent vers les grands éditeurs parce qu'ils connaissent. D'accord, ils ne font pas l'effort de la découverte mais si il était dit plus clairement qu'il y a d'autres espaces, qu'il y a des conférences. Cette info, c'est pour ceux comme nous qui allons sur les sites, lisons les programmes, etc. Au salon jeunesse de Montreuil, les " petits " éditeurs sont à l'étage, dans un îlot, à plusieurs. Parce que ces salons, ils sont très chers pour eux. Alors on tourne en rond. Tant que la variété ne sera pas en évidence, elle ne se vendra pas.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Si le système pousse les lecteurs vers cette littérature, pourquoi ne pourrait-il pas les pousser vers une autre littérature moins formatée et un chouia plus qualitative, sans pour autant tomber dans l'élitisme ? Qu'est-ce qu'ils ont à gagner à servir cette soupe plutôt qu'une autre ? C'est bien qu'il y a quand même, au départ, une demande spécifique.
      En ce sens, je trouve l'exemple de E.L. James édifiant. Son histoire dont personne ne voulait pas (et pour cause), finalement auto-éditée, le bouche à oreille, le succès, le rachat par une grosse maison d'édition, les droits vendus au cinéma, les suites... Il faut quand même bien qu'il y ait une demande, non ?

      Supprimer
  9. Sinon, je suis tout à fait disposée à échanger un gribouillage de fiston contre un Pollock. Mon mari est partant aussi, avec un gribouillage à lui. Si c'est pour un Rothko, ce n'est pas grave, on prend aussi. Si tu a un plan, n'hésite pas à nous contacter :-D

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Si j'avais un plan, je ferais moi-même un superbe bonhomme patate (je ne peux pas mieux faire), je le ferais passer pour une œuvre de mon petit voisin de 6 ans, et je l’échangerais contre... un Bacon, tiens ! :D

      Supprimer
    2. Moi aussi, je suis preneuse pour un Bacon. Contre n'importe quelle oeuvre de ma jeune dessinatrice qui se débrouille pas mal du tout!

      Supprimer
    3. bon maintenant vous me faites douter parce que ma soeur a dessiné le plus beau bonhomme patate que je connaisse ! et il est toujours encadré ! du coup on a peut-être un truc qui vaut des millions d'euros sans le savoir ????

      Supprimer
    4. Marie-Claude, Electra : vous évoluez dans un milieu hautement artistique, les filles, entourées comme vous êtes de petits génies picturaux... Et dire qu'une fois, un de mes profs de dessin de collège m'a demandé si je voulais troquer le pinceau contre une truelle ;)

      Supprimer
  10. Je suis aussi très étonnée de ces données qui se maintiennent d'année en année mais j'avoue que, tant que je trouve sur le marché des livres qui me transcendent, malgré le succès de cette autre littérature qui ne me correspond pas (j'ai testé), ça ne me dérange pas. L'horreur pour moi serait en effet que les éditeurs ne misent que sur des best-sellers et qu'ils ne se risquent plus à publier le reste.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est pourtant un danger dont on n'est de moins en moins à l'abri...

      Supprimer
  11. J'ai régulièrement ce grand débat moi aussi avec des lectrices de Musso et consorts. Lorsque, pour comparer, je leur demande si elles mettent au même niveau un Big Mac de chez tu sais qui et un Tournedos Rossini cuisiné par le chef d'un grand restaurant, on arrive à s'accorder davantage... cela ne me dérange pas que les gens lisent du feel-good, si ça leur fait du bien, mais je me dis que ne lire que ça, c'est gâcher l'envie de lire, et c'est passer à côté de lectures enrichissantes sur le fond comme sur la forme...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce qui me désole, c'est qu'on prend "les gens" pour plus cons qu'ils ne sont. Je le vois dans le cadre de mon boulot. Si jamais tu as le malheur d'employer du vocabulaire un peu plus précis (donc un peu plus soutenu) et que tu dévies du sujet/verbe/complément, ça pousse des cris d'orfraies que le lecteur ne va pas comprendre et qu'on va le perdre... Laissez-lui au moins le bénéfice du doute et si c'est le cas, éduquez-le plutôt que de niveler vers le bas. Mais malheureusement, le client, par définition, a toujours raison...

      Supprimer
    2. C'est exactement ce que j'allais dire: nivelons pas le bas...

      Supprimer
  12. Euh Houellebecq n'est pas à mettre dans le même sac me semble-t-il... Pour les autres, je ne les connais que de nom... Ah si j'ai lu un Musso un jour pour savoir de quoi je parle quand je le dénigre. Et je sais de quoi je parle ! C'est affligeant ! J'ai tendance à dire que si les gens lisent c'est déjà pas mal, il y en a tant qui n'ouvrent jamais un livre mais se gavent de télévision. En revanche, j'aime proposer à des lecteurs d'auteurs de ce type, des livres qu'ils seraient susceptibles d'aimer de ma bibliothèque personnelle et souvent, ça fonctionne, et ça c'est rassurant. En fait, les gens vont vers le plus facile, le plus disponible, ceux dont on parle, ceux qu'on voit partout.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Entre une personne qui ne lit que du feel good formaté, qui n'est en fait que du Club des 5 pour adultes, et une autre qui se gave de télé (séries, documentaires...), pour moi, il n'y a pas photo. Évidemment, si c'est pour sa gaver de télé réalité, on retombe dans le même schéma :)
      C'est justement ce manque de curiosité et d'exigence (et donc d'esprit critique) qui m'effraie...

      Supprimer
  13. Les gens qui lisent peu ne "savent pas quoi lire" alors ils vont vers ce qu'ils peuvent trouver au supermarché ou à la gare (la plus grosse pile leur fait de l’œil). C'est bien dommage que nos blogs n'arrivent pas jusqu'à eux. Ils y piocheraient de belles idées.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah, si nos blogs ne prêchaient pas uniquement à des convertis, ça se saurait :D :D

      Supprimer
  14. Je précise juste que j'ai lu et aimé plusieurs romans de Michel Bussi et que j'ai trouvé qu'il tirait à la ligne et suivait un filon à la longue. La littérature "facile" n'est pas forcément mauvaise mais quand même souvent je la trouve moins bonne que ce que je lis par ailleurs... Mais c'est comme la mal bouffe, une fois de temps en temps ça peut être sympa mais il ne faudrait pas lire que ça !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On est tout à fait d'accord. C'est comme avec le cinéma, de temps en temps, un bon blockbuster bien formaté fait le job, parce que c'est ce qu'on cherche à ce moment précis. De là à ne regarder que ça...

      Supprimer
  15. Bon, me v'la qui vient d'attraper une crise d'urticaire. Un top 10 affligeant, mais qui ne me surprend pas.
    Pourquoi penses-tu que 95% de mon lectorat vient d'Europe? C'est parce qu'on lit peu, très très peu, au Québec. Alors, je ne te parle même pas de notre top 10 à nous. La seule lumière au bout du tunnel, dans notre top, c'est Tremblay, qui reviens toujours. J'ignore s'il est réellement lu, mais «ça paraît» toujours bien d'avoir son dernier sous la main.
    Tes deux derniers paragraphes résument parfaitement bien ma pensée et ma source de désespérance en général. Sur ce, je vais aller lire un (vrai) livre! Pour me remonter le moral et m'évader un brin!!!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Quand tu dis que les Québécois lisent peu, veux-tu dire "en général" ou "de la littérature nationale" ? Et moi qui me les imaginais coincés chez eux par des montagnes de neige, lisant un bon bouquin au coin du feu... Ils font quoi, les Québécois, s'ils ne lisent pas... ? (ils ne peuvent pas passer leur temps à faire des bébés, quand même !!) ;-)

      Supprimer
    2. ils lisent moins c'est tout et les Américains, 70% arrêtent de lire une fois sorti de la fac - voilà c'est si simple que ça. Je vais sans doute voir le Caribou et on voit peu de lecteurs (moi je prends le bus tous les jours et le tram, et le train, et je croise toujours des gens qui lisent.. tous mes amis américains trouvent ça épatant ...) et les librairies québécoises mettent en tête de gondole les mêmes romanciers français qu'à Paris ! au début j'étais scotchée. Et certains consacrent une petite bibliothèque aux écrivains québécois. On a eu de longues discussions à ce sujet avec le Caribou car j'avais du mal à comprendre ... pour en revenir à monsieur patate, si j'y pense je prends une photo et je te l'envoie !!!

      Supprimer
    3. Je serais curieux de connaître le pourcentage des gens qui cessent de lire une fois leurs études terminées en France... Ça ne m'étonnerait qu'on frôle les mêmes (désastreuses) proportions. Je ne suis pas certain qu'on ait de quoi en remontrer aux Américains à ce sujet...
      Que les Québécois ne lisent pas "local", c'est dommage, certes, mais s'ils compensent en lisant francophone ou américain, c'est toujours ça de pris. J'ai une mauvaise connaissance de l'état de la littérature québécoise contemporaine, je ne pourrai donc pas me prononcer sur le bien fondé ou non de leur "boycott".
      J'attends ton Monsieur Patate de pied ferme !

      Supprimer
  16. Il n'y aura jamais aucun moyen de faire bouger les mammouths de ce top 10. Parce que la majorité des lecteurs occasionnels ne connaissent qu'eux et parce que leurs éditeurs ont la volonté et les moyens de les placer sur les (rares) médias très grand public qui parlent de livres. C'est désolant mais ce n'est pas près de changer...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Donc, pour résumer, le changement ne peut advenir que par l'extinction des mammouths ? Vu la moyenne d'âge générale du Top 10, c'est pas demain la veille !!!! Et puis, quand bien même, j'imagine que d'autres mammouths remplaceront les vieux mammouths.

      Supprimer
  17. Je te comprends tout à fait, et en même temps, l'époque est tellement anxiogène que je comprends que l'on veuille se réfugier dans du feel-good et du facile à lire. Je crois aussi que plus on lit, plus on est regardant sur la qualité de l'écriture, ce qui n'est pas le cas pour ce genre de littérature.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Une fois encore, je n'ai rien contre une lecture doudou de temps à autre.... Mais en voyant ce Top 10, j'ai l'impression que rien n'existe en dehors de ça...

      Supprimer
  18. Entièrement d'accord avec toi ! Il m'arrive aussi de "tomber dans la facilité" et de me détendre avec de tels romans ou auteurs, mais de les voir côtoyer d'autres (ou dans ce cas, carrément remplacer !) a tendance à moi aussi à me hérisser le poil. Plus personne ne fait la distinction (ou si peu la font) entre la bonne ou la mauvaise littérature ou disons, entre une littérature plus facile et une réservée à des lecteurs plus exigeants.
    C'est comme partout mon bon monsieur, on nivelle, on nivelle, et bien sûr, en partant du bas parce que c'est plus facile et surtout, plus politiquement correct. Et bien sûr, plus lucratif !
    Cela dit, il faut bien noter le titre de l'article : on parle d'auteurs les plus vendus. Pas des plus méritants, ni des plus époustouflants, ni de ceux qui t'ont empêché de dormir, qui t'ont bouleversé, fait glousser tout seul comme un débile ou pleurer sans pouvoir t'arrêter. On ne parle pas de ceux que tu n'oublieras jamais, de ceux dont tu as lu et relu certains passages pour t'en délecter, de ceux dont tu te souviens depuis des années comme si tu les avais lus hier, de ceux que tu as aussitôt offerts à tes amis, de ceux que tu vas relire, c'est évident, et dont tu vas suivre les prochaines parutions.
    On parle de ceux qui font du fric, qui balancent (crachent) un roman par an, vite fait, bien fait, juste troussé comme il faut avec assez de violence, d'amour, de bons sentiments ou de suspense pour faire pleurer dans les chaumières, trembler sous la couette ou battre les coeurs des midinettes... On parle de livres vite écrits, vite lus et aussi vite oubliés. On parle de production.
    Alors oui, c'est énervant ce mélange qui fourvoie ceux qui aimeraient lire "des trucs bien" et qui se laissent attirer par les titres, les chiffres, les interviews et les têtes de gondole. Et la pub, mon Dieu, la pub pour les livres me rend dingue ! C'est énervant et triste. Et ce dire qu'il vaut mieux lire une merde que ne pas lire du tout n'est pas à mon avis la solution.
    Le problème est malheureusement un reflet de notre société : au collège, les jeunes ne lisent plus jamais (ou si rarement) les oeuvres complètes, mais des condensés... Et les Bibliothèques vertes ou roses ou été réédités avec du vocabulaire et un style simplifié : exit le passé simple, les mots recherchés, les jolies phrases. Il faut du facile, du basique, du simple, du langage parlé. On pré-mâche de l'imitation de littérature à nos enfants, qui deviendront bien évidemment les lecteurs futurs de succédanés de littérature. Et tout le monde est content. On est tout heureux, c'est le feelgood général... et on lit de la merde en étant content !
    Mais heureusement, il existe encore de très nombreux libraires et encore plus de lecteurs qui eux, savent la différence et qui ne s'y trompent pas...
    Bouh, ça faisait longtemps que je n'étais pas venue, mais tu m'inspires, là !!!
    Des bises et belle année pour toi !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hé bé, Alix, t'es remontée, dis donc. :D
      Je comprends, c'est un sujet sensible, peut-être même encore plus sensible que tu dois y être confrontée chaque jour dans le cadre de ton boulot. J'imagine que comme moi, on te demande de plus en plus souvent de "simplifier", de faire efficace aux dépends du reste, à savoir style, grammaire voire parfois même orthographe.
      Si si. J'ai déjà eu le coup. Une seule fois d'accord, mais quand même.
      Moi : vous savez ce mot est mal orthographié.
      Le client : oui, je sais, vous me l'avez déjà signalé plusieurs fois.
      Moi : alors, pourquoi ne pas l’écrire correctement une fois pour toutes ?
      Le client : parce qu'on l'a orthographié comme ça sur tous nos dépliants, sur notre signalétique et sur notre site web... et qu'il faut garder une homogénéité.
      !!!!! Passe-moi la corde que j’aille me pendre !!!!!!!!!!
      Nivellement par le bas, la médiocrité est reine... mais que ça ne t'empêche pas de tirer le mailleur de cette nouvelle année ;D
      Je t'embrasse.

      Supprimer
  19. Alors je partage totalement ton point de vue et puis ces livres et auteurs sont anti feel good à mes yeux… mais bon y'en a qui aiment, que veux-tu… je dirai juste parce que je suis mauvaise langue, que l'auteure de "changer l'eau des fleurs" -que je n'ai pas lu donc je ne sais pas de quoi il cause- est la compagne de Claude Lelouche…:/

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Que les gens aiment n'est pas vraiment le problème. Qu'ils n'aiment que ça et ne plébiscitent que ça, là ça me pose question.
      Je vois que tu es plus branchée que moi en couple people :D J'ignorais cette info. Mais il est vrai que dans la masse des publications annuelles, il y en a une bonne part (feel good ou pas) qui n'est publiée que pour des raisons d'accointances ou de situation sociale personnelle. Et là encore, à de rares exceptions près, ce n'est pas dans cette frange qu'on déniche les pépites !

      Supprimer
  20. j'hallucine : mon commentaire est passé du premier coup !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mais déjà celui que tu avais laissé lors de ton dernier passage est passé nickel. Je ne sais pas ce qui nous vaut cet honneur, mais en tout cas, je ne vais me plaindre.

      Supprimer
  21. Du coup j'en publie un autre (je profite du miracle) et j'ajoute que Bussi est moins mauvais que les autres, quand même… et qu'être la copine d'un réalisateur connu ça facilite la vie et l'ouverture des maisons d'éditions...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. c'est clair.... comme de travailler dans l'édition, ou d'avoir déjà une petite célébrité... Mais c'est dans tous les secteurs d'activité pareil : les réseaux et le piston sont rois. Ensuite, le plus dur, c'est de réussir à faire ses preuves et de prouver qu'on le mérite... et là, y'a déjà moins de prétendants au poste.

      Supprimer
  22. Oui, je pense que ce top ten est complètement conforme à l'émergence des réseaux sociaux et du "penser vite, penser mal, et surtout ne pas trop s'attarder à réfléchir et à raisonner." Après, ce n'est pas ce top ten qui va influencer ma façon de lire ou mes goûts. Je dirais même qu'il risque de m'éloigner des auteurs ainsi remarqués. C'est certainement une erreur (de mauvais goût) de ma part. Mais ce top ten influencera sûrement certains lecteurs en hésitation et en recherche de lectures accessibles et appréciées pour le plus grand nombre.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est un enfer sans fin qui s'auto-alimente, quoi... Ça nous promet de bien beaux futurs....

      Supprimer
  23. Je me sens un peu extra-terrestre, mais ce classement ne me dérange pas vraiment. Déjà, je suis typiquement une lectrice qui a dévoré Lévy et Musso à vingt ans et qui continue de se régaler avec de la littérature jeunesse et des best-sellers régulièrement tout en dévorant les classiques. Ça ne m'enlève rien que les gens lisent ce top 10, on lit pour les raisons qu'on veut après tout. Je trouve aussi que certains livres mis à l'honneur sur les blogs et réseaux sociaux sont très loin d'avoir l'intérêt qu'on leur prête. Il paraît d'ailleurs que Lévy et Musso ont évolué et sorti au moins un livre qui sortait du lot ces dernières années. Je ne les ai pas lus, mais finalement leur nom leur porte aussi du tort. Nothomb (hors de ce top mais sans doute pas bien loin) est beaucoup critiquée, mais ses premiers écrits m'ont marquée.
    Et ce n'est pas parce que ces auteurs vendent énormément que d'autres auteurs ne vendent rien. Ishiguro, Barnes, McEwan, Roth, Rowling, Coe (et si j'y connaissais quelques choses, je pourrais te citer des auteurs français et de SFF) et bien d'autres s'en sortent plutôt très bien.

    Alors je ne vais pas jouer les hypocrites et dire que c'est fabuleux ou que je ne rêve pas d'un autre top, mais il me semble bien que les romans à trois sous ont toujours eu un immense succès. Cela n'a pas empêché des monstres de la littérature d'émerger.
    Je suis bien plus inquiète de voir à quel point les gros lecteurs deviennent rares. Tous genres confondus, notre consommation de livres et d'autres biens culturels a beaucoup chuté. Je pense que l'homme a besoin de s'évader et qu'il en a de moins en moins la possibilité.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En fait, cette discussion me rappelle l'époque où nous, modestes blogueurs littéraires, avions droit à des attaques de blogueurs qui se pensaient bien supérieurs parce qu'ils lisaient "de la vraie littérature, la comprenaient et la commentaient d'une manière remarquable", tandis que nous nous contentions de parler chiffons avec des moyens intellectuels réduits. Je ne compare absolument pas ton billet à ces gens odieux, que ce soit clair (et je te "connais" depuis suffisamment longtemps pour ne pas te prêter la moindre intention de quoi que ce soit de négatif), d'autant plus que tu ne vises pas les personnes mais des phénomènes de société. Mais dans les arguments avancés, il y avait le fait que nous osions parler de plaisir de lecture, comme si c'était un gros mot puisque ces crétins assuraient ne lire que de façon purement intellectualisée. Je n'avais pas fait l'objet d'une attaque directe mais j'en avais suivi, et je ne comprenais pas comment ces personnes pouvaient ne pas saisir que oui, le plaisir de lire est essentiel, et que non, nos blogs n'avaient pas pour but de refaire des analyses indigestes sur écran (déjà faites par d'autres par ailleurs) mais bien d'échanger entre lecteurs passionnés.

      Supprimer

    2. Merci beaucoup Lilly pour ta longue (et pertinente) participation à la discussion. Ça me fait plaisir de te vois passer ici.

      Tout d'abord, je te remercie de ne pas faire l'amalgame entre le propos de ce billet et l'attitude de certains, à une époque dont peu aujourd'hui se souviennent ;-) (je me rappelle très bien cette polémique, qui a fait long feu, finalement. De toute façon, quoi qu'on fasse ou qu'on dise, on sera toujours le "con" de quelqu'un d'autre, non ?).

      Ce qui m'agace dans ce classement, ce n'est pas tant que ce genre de littérature existe. Moi-même, je n'ai rien contre un peu de légèreté de temps à autre (et je suis loin de ne lire que de la "grande" littérature, comme on dirait de la "grande" musique).
      Ce qui me met hors de moi, c'est que c'est l'arbre qui cache la forêt (comme tu le dis, d’autres auteurs vendent bien, heureusement) et que ça participe au nivellement par le bas et à l’effacement progressif de toute échelle de valeur. Je suis désolé, tout ne se vaut pas, en littérature comme en d'autres domaines. Et quand j'entends d'anciens profs, passé(e)s de l'autre côté de la barrière, s'offusquer de ne pas être traité(e)s à l’égal de certains auteurs reconnus, je pense qu’il faut savoir rester humble et rester à la place qui est la sienne. On n'imagine pas (encore) un(e) auteur(e) de chick-litt recevoir le Prix Nobel de littérature.

      Là où je te rejoins aussi, c’est que j’ai encore eu l’occasion ce mois-ci de passer d’excellents moments avec des romans destinés à la jeunesse (considérée souvent à tort comme légère) . D’ailleurs, nombre de ces romans sont de bien meilleure facture que certains figurant dans ce Top 10. Mais les lecteurs/trices qui se contentent du Top 10, savent-ils qu’ils existent ?

      Enfin, tu déplores la raréfaction des occasions de s’évader. Là, nos avis divergent. Si je reconnais volontiers que la commercialisation de biens culturels se réduit comme peau de chagrin, ce n’est pas pour autant qu’ils ne sont pas consommés. Ils le sont autrement, par des moyens plus ou moins légaux. Et l’homme d’aujourd’hui s’évade autrement que par les objets physiques, grâce à d’autres médias, et principalement internet.
      En revanche, ce qui me désole, c’est de voir ce qu’est devenu cet outil qui s’annonçait comme une fabuleuse fenêtre sur le monde, une source inépuisable où aller étancher notre curiosité et soif de connaissances, rebondissant de liens en liens conduisant vers d’autres liens et d’autres infos... Aujourd’hui, c’est la tyrannie des algorithmes qui réduit les possibilités d’évasion et restreint le champ des possibles. Et ça aussi, c'est flippant.

      Supprimer
  24. Oh que je te comprends, j'ai lu quelques uns des auteurs présentés dans cet article, un ou deux livres pour savoir que quoi je parlais et évidemment, ça ne vaut pas ce que je lis habituellement, ce que j'aime par dessus-tout, les bons écrivains. Mais il me semble que comme pour tout, beaucoup vont au plus vite, à la quantité plus qu'à la qualité, au truc dont ils ont entendu parler à la télé à la radio, dans les pubs, à la machine à café. C'est sûr que de lire un Marc Lévy (j'en ai lu un), c'est moins d'implication que de lire un Pierre Michon. La mode est au vite consommé vite oublié...
    Cependant, je crois que cette bataille a toujours existé, en son temps Victor Hugo était un best-seller et mal vu des ses congénères, mais il y a souvent un qui s'élève et qui est capable de faire qualité et quantité, regarde M. Houellebecq (non, je déconne...)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu m'as bien fait rire, (même si je n'ai jamais lu Houellebecq). Que ce soit en littérature ou autre, ce n'est pas facile de conjuguer qualité et quantité. Ils sont rares ceux qui ont réussi (y en a-t-il, en fait?).

      Supprimer
  25. Je ne connais aucun de ces auteurs et il ne me tente pas... Ils ont dû oublier des livres dans leurs stats... Après, c'est sûr que Guerre et paix ne doit pas être le livre le plus vendu de l'année... mais tout de même, ce classement me paraît suspect...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Sans passer directement du feel good aux classiques de plus de 1000 pages, je pense qu'il y a quand même matière à relever le niveau, non ? Mais bon, on est plus dans le fast thinking (sur le modèle du fast food) : on a beau savoir que ce n'est pas bon pour la santé (l'esprit), on se laisse toujours aller à la facilité.

      Supprimer
  26. 100% d’accord avec ton article et en dehors de Houellebecq, je n’ai lu aucun des autres... (Goran : http://deslivresetdesfilms.com)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Moi, c'est pire... je n'ai même jamais lu Houellebecq, mais j'ai "testé" Levy.

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Si le post auquel vous réagissez a été publié il y a plus de 15 jours, votre commentaire n'apparaîtra pas immédiatement (les commentaires aux anciens posts sont modérés pour éviter les spams).