Récap de janvier 2020

Mohammed Abdelnabi - La chambre de l'araignée (Actes Sud, 2019)
Julien Blanc-Gras - Comme à la guerre (Stock, 2019)
Gunnar Gunnarson - Le berger de l'Avent (Zulma, 2019)
Fabcaro & Evemarie - Hey June (Pataquès, 2019)
Arnaud Cathrine - Romance (R-jeunes adultes, 2020)
Emmanuel Guibert - Martha et Alan (L'Association, 2016)
Somerset Maugham - La passe dangereuse (10/18, 2007) [1925]
Pam Smy - Thornhill (Le Rouergue Coll. Épik, 2019)
Aj Dungo - In Waves (Casterman, 2019)
Patrick Modiano - Memory Lane (Stock, 2019) [1981]
Pierre Le Tan - Paris de ma jeunesse (Stock, 2019)
Antoine Dole - Météore (Actes Sud Junior, 2020)

Gerbrand Bakker - Parce que les fleurs sont blanches (Grasset, 2020)
(je l'ai mis un peu à l'écart, parce que je ne l'ai pas encore terminé)

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En jetant un œil sur cette (jolie) mosaïque récapitulative de mes lectures du mois, j’en viendrais presque à remercier les grévistes de la SNCF et de la RATP.
Presque.

Parce que pour endurer plus d’un mois, au quotidien, matin et soir, la promiscuité extrême, tant dans des wagons bondés que dans des couloirs engorgés (où il faut parfois patienter jusqu’à 45 mn pour pouvoir accéder au quai... sans pouvoir pour autant grimper dans la première rame qui se présente, faute de place), les contacts physiques indésirables et répétés (sacs à dos dans la face, dos utilisé comme lutrin par des passagers impatients de texter avant de descendre...),  l’esprit grégaire des « Laissez-moi passer. Moi d’abord, moi d’abord ! », l'individualisme exacerbé des « Je ne vais certainement pas renoncer à mon confort personnel sous prétexte qu'il y a foule. T'as qu'à pas être là. », je peux vous assurer que pour quelqu’un qui ne supporte pas qu’on entre dans sa bulle sans y être invité et encore moins qu’on le touche, qui fuit la foule et l'agitation (two really is a crowd), pour qui le plus infime imprévu devient source d’intense anxiété (parce qu'il faut le savoir, les grèves n’empêchent pas les : « Suite à une avarie matérielle, tous les passagers sont priés de descendre. Ce train ne prend plus de voyageurs » et on a vite fait de se retrouver largué en ‘pleine nature'), il faut prendre sur soi pour ne pas péter un câble et s’effondrer sur place.
Et ça, ça demande plus que des efforts : des mégatonnes d’énergie. Vous n’imaginez même pas, ni combien c'est usant. Si bien que chaque soir, je rentrais chez moi essoré, vidé avec une seule idée après dîner : dormir.

Mais les grèves, ça peut avoir de bons côtés.
Comme ma ligne de métro était totalement paralysée (et fermée), j'allais, après une demi-heure de marche, en récupérer une autre qui fonctionnait aux heures de pointe. Et comme j'embarquais à la station terminus/départ, j'étais de ces privilégiés qui effectuaient leur voyage assis dans un espace plus ou moins "protégé" (à condition d'avoir la place côté fenêtre, position stratégique prise d'assaut en temps de guerre grève), et avaient le luxe de pouvoir lire malgré les conditions de transport épouvantables. Et comme cette première partie de trajet était plus longue que tout mon trajet habituel, j’ai lu plus que d’ordinaire. (bon, évidemment, à peine la rame entrée en station où je devais prendre ma correspondance pour la seconde partie du voyage, l'enfer commençait. On ne peut pas gagner à tous les coups...)

Autre bon côté (pour moi, mais pas pour l'Amoureux qui tourne comme un lion en cage s'il ne sort pas dans la journée), les grèves, ça veut dire des week-ends passés pépères à la maison. Pas question de supporter ce qu’on subit la semaine alors qu’on n’y est pas obligé ! Et là encore, ça m’a donné l’occasion de lire plus qu’à mon habitude.

Voilà qui explique ce tableau de chasse inhabituel pour moi.
Voilà qui explique aussi le silence sous lequel est tapi ce blog depuis un mois, silence qui n'a été brisé qu’à l’occasion de la publication du Top 10 des meilleures ventes de romans en France. (ajouté aux grèves, c’était le pompon qui a fait déborder le gâteau !)


Et voilà aussi qui explique (en partie) que je commence 2020 avec déjà un mois de retard et 13 chroniques dans la vue !