Récap de mars 2020

Recap-livres-mars-2020

Richard Russo - Bridge of sighs (Knopf, 2007)
Isabelle Minière - Après la fin (Le Verger, 2020)

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Mars 2020 restera à coup sûr dans les mémoires.
Beaucoup d’entre nous ont traversé ces dernières semaines comme à l’aveuglette, sans trop savoir où on en était et encore moins vers quoi on allait. La situation singulière et inédite a de quoi déstabiliser et l’humeur est généralement plus à l’inquiétude qu’à l’entrain. 
Pour les lecteurs que nous sommes, cela signifie souvent moins de goût pour la lecture, des livres, pas forcément mauvais, qui tombent des mains les uns après les autres, des envies de légèreté…

À l’heure de ce bilan mensuel, force est de constater que j’ai cumulé les symptômes, avec un pavé que j’ai traîné tout le mois malgré tout le plaisir que j’ai pris à le lire et des lectures moins « prise de tête », voire récréatives. Seule exception notable : le brillant texte posthume de Mathieu Riboulet.

Je dois reconnaître que j’ai attaqué avril dans le même état d’esprit, même si le confinement en lui-même ne me pose pas de problème, au contraire. À la différence de beaucoup, l’absence de relations sociales aurait plutôt un effet bénéfique sur mon état général (une blague a circulé un moment sur les réseaux sociaux comme quoi les autistes se préparent depuis leur naissance à une telle situation !!), d'autant que je ne crains pas le silence prolongé et que le concept de l'optimisation du temps à tout prix m'est totalement étranger.
En revanche, je suis bien plus anxieux des conséquences, économiques et sociétales, qu’aura cette crise sur notre futur proche. 
On verra bien le moment venu...

Commentaires

  1. J'imagine que le pavé dont tu parles, c'est le Russo ? Je suis en plein dedans, et après un départ un peu laborieux, j'ai pris un rythme de croisière, mais j'avoue qu'il me manque un petit qq chose, qui tient à l'humour, entre cynisme et tendresse, qui m'a tant fait aimer ses autres titres...
    Ton aparté sur la clairvoyance des autistes m'a bien fait rire, et je me demande si à l'inverse, le fait d'identifier ceux qui supportent bien le confinement ne permettraient pas de détecter des autistes non diagnostiqués à ce jour, et dans ce cas, je crains d'en faire partie -!!- car je dois bien avouer que les liens sociaux ne me manquent pas vraiment, si mon conjoint n'était pas là, je crois que j'aurais passé l'intégralité du confinement sans téléphoner à quiconque .. Ce qui me manque le plus, finalement, c'est de pouvoir aller m'aérer au bord de l'eau ou en forêt (ce que je peux faire seule sans aucun pb), et d'aller nager à la piscine !
    L'envie de lecture est en revanche toujours bien présente, mais je lis moins malgré tout puisque je ne prends plus les transports en commun, et que je travaille à la maison..
    Bon, pour une asociale, me voilà plutôt bavarde, prends bien soin de toi, et bonne soirée !

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    1. Effectivement, le pavé en question est bien le Russo.
      J'ai eu, moi aussi, du mal à y entrer. J'avais mis ça sur le compte d'abord du boulot, puis ensuite du contexte, mais tu m'as donné la vraie raison : il m'a manqué la même chose que toi.

      Pour ce qui est de la blague sur les autistes, il ne s'agit malheureusement pas de clairvoyance mais bien de nature profonde. Mais comme le fait remarquer Electra, certains autistes, qui pourtant ont des difficultés avec les interactions sociales, ne supportent pas le confinement ou ne supportent pas que leur routine soit bouleversée par le confinement. Avec le temps, j'ai appris à "jongler" d'une routine à l'autre : la routine jours de boulot, la routine jours de repos, la routine vacances... donc, je gère plutôt bien, même si je gèrerais encore mieux si je vivais seul (heureusement que l'Amoureux ne lit pas ce blog!).
      Il y a quelques jours, je me disais même que je risquais fort d'avoir du mal à renouer avec la routine des jours de boulot ! Mais les dernières nouvelles du boss reçues ce jour ne sont guère encourageantes et je pressens que je chômage partiel ne tardera pas à devenir définitif. Il est donc inutile que j'appréhende la reprise. Je risque d'avoir des soucis bien plus importants à gérer d'ici quelques semaines....
      Quant aux sorties en plein-air, je vis en ville donc je n'ai pas de tentations. Je n'ai même pas mis un pied sur la terrasse depuis trois semaines, c'est dire combien ça ne me manque pas.

      Bon, maintenant, ça serait bien que j'arrête de papillonner d'une tâche à une autre et que je me concentre un peu sur le blog et les billets en retard et à venir... C'est bien beau d'être venu à bout du Russo si je ne suis pas à l'heure du rendez-vous de la LC !!!! 😆

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  2. Je me reconnais assez dans le commentaire d'Inganmic, ce ne sont pas trop les liens sociaux qui me manquent dans le confinement (nous sommes deux, ça va) mais les sorties, marcher sans compter son temps, ou aller à la campagne (mais la campagne vient à nous, ou presque). Concernant les lectures, certaines me tombent des mains dont un Russo ces jours-ci (Un homme presque parfait) qui n'a pas réussi à me retenir... J'ai lu beaucoup début mars, et là, ça se tasse un peu depuis quelques jours... Bonnes lectures d'avril à toi, et espérons que ce mois amorçe le début d'une ouverture !

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    1. C'est dommage pour Un homme presque parfait...
      Peut-être t'aurait-il plus accrochée en temps normal... même si je lui ai préféré sa "suite" A malin, malin et demi que j'avais lu avant.

      Avril commence sur les chapeaux de roues, question lecture. J'ai repris le rythme d'un livre par jour comme pendant les vacances quand j'étais ado (ça ne date pas d'hier ! 😉 )
      J'ignore si ça va durer, même si je vais avoir beaucoup de temps libre ces prochaines semaines, chômage oblige.

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  3. hello ! j'ai oublié de faire mon bilan, je vais essayer d'en faire un pour samedi
    pour ma part, la première semaine impossible d'avoir l'esprit concentré du coup je n'ai pas lu la moindre ligne. J'ai repris un bon rythme le samedi suivant, et depuis je lis normalement. Comme Inganmic, j'aime le Russo mais je le trouve moins bon que le précédent, il me manque aussi quelque chose même si à présent je suis bien embarquée. J'ai eu de la chance de faire de très bonnes lectures auparavant qui m'ont aidé à remettre les pieds sur l'étrier. Pour le confinement, je promène trois fois par jour mon chien et je respire les arbres, fleurs que je croise ! j'ai de la chance et j'ai un balcon aussi ainsi j'ai pu manger dehors. Pour les relations sociales, j'en ai toujours autant puisque je télétravail et beaucoup de visio en plus donc ça ne me manque pas trop. Mon seul bémol fut une fièvre déclarée depuis samedi (mais une petite) suite à une réaction allergique après une blessure (liée à une plante) du coup rdv (le deuxième) avec docteur pour passer sans doute aux antibios. Car ce n'est pas viral (je suis allergique aux fruits à coque et l'arbre kiwi est super allergisant .. je l'ignorais) donc forcément j'ai beaucoup cogité, mal dormi car quand on se retrouve du côté des malades, on ne supporte plus les infos. J'ai d'ailleurs arrêté de les regarder et je me porte mieux aussi. Pour les autistes, je ne sais pas, je pense que certains ont besoin d'un rythme quotidien sans surprise et pour certains tout a été chamboulé. Bon allez, les livres nous atendent !

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    1. Heureux de lire que tu n'as eu qu'une grosse frayeur (qui n'en aurait pas eu en ces temps paranoïaques ?) et que tu as échappé à la grosse bêbête.

      Il y a belle lurette que je me tiens informé à doses homéopathiques. Les news en temps réel sont on ne peut plus anxiogènes (et je ne parle même pas des alertes en tout genre sur les smartphones).
      Quelqu'un peut-il prendre un plaisir sadique à décompter les morts toutes les heures ? Et non seulement on te dresse une carte de l'épidémie en France mais aussi de tous les autres pays. A cela s'ajoute la cacophonie des polémiques en tout genre dont rien ne sort de constructif...

      Tu as raison : il y a autant d'autismes que d'autistes et certains souffrent du confinement qui bouleverse leur routine.
      D'ailleurs, hier, à l'occasion de la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, Macron a annoncé des dispositions spéciales de sortie pour soulager les autistes et leurs familles.
      C'est vrai qu'en ce moment, j'ai encore plus de mal à me concentrer.
      Comme je le disais à Ingannmic, je papillonne beaucoup mais n'ai pas trouvé encore la motivation/le courage/l'envie de m'atteler à quoi que ce soit de réellement exigeant.

      Pour le bilan mensuel, on n'est jamais en retard En tous les cas, je l'espère car je suis rarement à l'heure comme j'ai pu l'être ce mois-ci.
      Il m'est déjà arrivé d'avoir deux semaines dans la vue, mais tant pis. C'est égoïste de ma part, mais ces bilans ont surtout un intérêt pour moi.

      Ah, les chiens ! Rien de mieux pour s'obliger à sortir. Je n'ai jamais été autant dehors, par tous les temps, que lorsque j'avais un chien....
      Je n'ai pas l'impression que ça me faisait tant de bien que ça au moral mais une chose est sûre : c'était bon pour la ligne !!!!! 😊

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  4. J'ai aussi ce petit côté autiste - même si je préfère sans doute me qualifier d'introvertie extrême. Les contacts sociaux me manquent un peu, mais pas autant que prévu, et pourtant je vis seule. Comme toi, je crains déjà le retour au boulot, quelque part je suis bien comme ça. A mon avis, et je sais que je ne suis pas la seule, nous serons pas mal à insister pour avoir au moins un jour (si pas plus) de télétravail par semaine. En fait, la réflexion était en cours, mais ce n'était pas encore autorisé; on allait justement entrer dans une phase de test...

    A part ça, le Richard Russo est un peu longuet: j'ai abandonné puis repris ma lecture, et j'espère le terminer bientôt. C'était mon premier roman de cet auteur, il n'a pas fait la meilleure impression. Dommage !

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    1. Je dois reconnaître que des romans de Russo que j'ai déjà lus, celui-ci est plus poussif que les autres. Comme le dit Ingannmic si justement plus haut, il manque la petite dose de tendre cynisme qui le rend d'ordinaire si attachant. C'est dommage car il y a de très intéressantes réflexions...

      Pour ce qui est du télétravail, je ne sais pas comment vont s'organiser les entreprises "après". Perso, j'ai beaucoup de libertés au bureau, et aussi contradictoire que cela puisse sonner, je préfère bosser au bureau qu'à la maison. Le fait que mon univers privé et personnel soient bien distincts me convient mieux. A la maison, j'ai des tas d'envies, mais certainement pas celle de bosser !!! 🥵

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  5. Une collègue nous a dit en visio hier que ne pas nous voir en vrai lui manquait beaucoup. Tout le monde a dit la même chose... sauf moi. Perso je peux rester à la maison sans voir personne du boulot pendant encore TRÈS longtemps, je ne m'en plaindrais pas une seconde :)

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    1. Même si nos collègues ne sont pas tous des boulets, je pense qu'on est nombreux dans ce cas... sauf que tout le monde n'ose pas le dire tout haut 😉

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  6. J'ai adoré le Russo... mais ce n'est pas le roman que j'aurais choisi pour cette période (dit la fille qui a rushé sur 1000+ pages sde Olga Tokarczuk). Bizarrement, mes cocos autistes dont on a bouleversé la routine ne vont pas nécessairement hyyyyper bien dans ce confinement. Certains, aucun souci mais comme aucun autiste n'est pareil...
    Celui qui s'en sort le mieux, c'est mon frère geek! Lui, AUCUN souci! Moi je ne suis pas confinée (boulot, boulot, boulot) mais je sens que je le vivrais fort bien!

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    1. Pavé ou pas, pour moi la période ne change rien, c'est plutôt l'atmosphère de l'histoire qui importe en ce moment. Et sur ce point, le Russo est très bien passé.
      Dans les groupes FB autistes que je fréquente plus ou moins assidûment, c'est flagrant comment les gens réagissent différemment au confinement Ceux pour lesquels les interactions sociales posent le plus problème le supporte plutôt bien car le confinement les débarrassent d'une source de stress. Ceux qui sont fortement attachés à leur routine en revanche ont beaucoup plus de difficultés car leurs journées sont complètement bouleversées. Mais tu l'as dit, chaque autiste (comme chaque neurotypique) est différent.

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