#monaventlitteraire2020 - Jour 23
Jour 23 : le livre inclassable
Le livre du jour n’est pas à proprement parler inclassable.
C’est plutôt un livre qu’on ne place pas facilement dans un fil Instagram.
Et si moi je ne profite pas de l’occasion d’en parler aujourd’hui, qui le fera ?
FJÄLLBERGET, BJÖRNHOLMEN, RÅVAROR, KLEPPSTAD...
À la seule évocation de ces noms, je parie que certain(e)s ont déjà des palpitations cardiaques, des sueurs froides et des nœuds à l’estomac.
Eh oui, on a beau faire, pas moyen de profiter de son joli meuble suédois sans la sacro-sainte notice de montage ! Et encore, même avec la notice en main, la situation reste souvent tendue ; un schéma mal interprété, des éléments inversés… quand ce n’est pas la put**n de sal*pe de pièce de visserie qui manque et sans laquelle le truc restera branlant tout le temps qu’il tiendra à peu près debout.
Ça vous parle ?
Eh bien, les autistes, c’est comme les meubles IKEA.
Sans la notice, on va droit à la catastrophe. Et parfois, même avec la notice…
Comment pense une personne autiste ?, c’est une sorte de mode d’emploi hyper accessible pour mieux comprendre le fonctionnement particulier de la pensée autistique.
Il ne s’agit pas d’un ouvrage de théorie générale sur l’autisme, donc il n'est pas besoin d’être un professionnel de la santé mentale pour y avoir accès.
Plus clair qu’une notice IKEA, et plus drôle aussi, le livre de Peter Vermeulen s’articule autour de deux analogies : l’ordinateur et l’humour, « la comparaison avec l’ordinateur rend la pensée autistique plus concrète et l’humour en donne un visage plus humain ».
Alors, si vous êtes curieux/se de nature, si vous êtes tenté(e) par un voyage dans les méandres d’un esprit différent, si vous aimez comprendre les gens qui vous entourent (vous côtoyez probablement une personne autiste sans le savoir), ce manuel d’utilisation sera votre indispensable boussole.
Comment pense une personne autiste - Extraits
Peter Vermeulen - Comment pense une personne autiste ?
(2e édition) (Dunod, 2014)
Merci de présenter ce livre avec humour :)
RépondreSupprimerCe n'est pas parce que le sujet est important (au moins à mes yeux) qu'il faut dramatiser. L'autisme n'est pas facile à vivre pour celui qui en est porteur et pour ceux qui l'entourent mais ce peut être aussi, parfois, une force.
SupprimerÉvoluer dans un environnement sensibilisé à ce trouble, côtoyer des personnes qui connaissent comment fonctionne un autiste, simplifie tellement la vie des uns et des autres...
Tu fais bien de le présenter, c'est toujours Saint-Renan de voir quelques OLNIs sur la blogosphère plutôt que le livre dont tout le monde parle. Cela m'a fait penser à Méconnaissable, un premier roman québecois lu dernièrement. L'as-tu lu?
RépondreSupprimerÉtant très concernée par le sujet je le lirai et te remercie d’en parler !
Supprimer@Zarline : je ne connais pas du tout ce roman, Méconnaissable Je suis allé voir sur ton blog, mais apparemment tu n'en as pas parlé car je n'en ai pas trouvé trace. Je vais aller voir sur Internet pour savoir de quoi il retourne. En tout cas, merci pour cette suggestion.
Supprimer@Une Comète : un peu de sensibilisation ne fait pas de mal, de temps en temps 😉
Cela semble intéressant, mais je me demande si ce livre s'applique à tout le spectre autistique. J'ai un proche concerné, mais son handicap est très profond (pas beaucoup de parole, d'autonomie). Est-ce que tu penses que cette lecture peut quand même aider à le comprendre ?
RépondreSupprimerTu as raison, l'amplitude du spectre autistique est vraiment très vaste et entre les deux extrêmes (Asperger/Kanner), l'étendue des troubles associés est tout autant protéiforme.
SupprimerPour autant, que la personne soit en mesure de l'exprimer ou pas, le fonctionnement de base est semblable.
Il suffit souvent de pas grand-chose pour que la sérénité (relative) de l'autiste soir perturbée. Aussi, mieux on comprend comme fonctionne la personne, plus on est capable de lui éviter les surcharges sensitives et mentales, et donc de minimiser les risques de déclencher chez elle de violentes crises.
En ce sens, je pense que ce livre peut être utile pour améliorer le contact et l'échange (quelle que soit la forme qu'il prenne) avec la personne autiste.
Je te remercie pour ta réponse, j'imagine que tu es bien mieux placé que la plupart des gens pour juger de la qualité de ce livre.
SupprimerTu sais, je ne suis pas vraiment un expert en la matière : mon diagnostic ne date que deux ans et il y a trois ans de ça, je ne connaissais rien à l'autisme, sinon toutes les (fausses) idées que j'en avais.
SupprimerJe ne peux parler qu'en mon nom mais je pense profondément que les relations avec les personnes autistes sont beaucoup moins tourmentées à partir du moment où la personne neurotypique ne considère pas la relation ou la situation de son propre point de vue mais en essayant de l'appréhender comme un(e) autiste. Pour pouvoir y arriver, ne serait-ce qu'un peu, il faut savoir comment "fonctionne" la personne. Ça ne règle pas tout, loin de là, mais cela permet de pacifier les relations et de faciliter les rapprochements et les contacts.
Je pense aussi que c'est d'autant plus important que la personne est jeune et a des difficultés à exprimer clairement ses émotions. Si le sujet t'intéresse, je te recommande le site de James, Stories about autism, papa de deux jeunes garçons autistes non verbaux qui déploie des trésors d'inventivité et de patience pour ses fils. Il documente quotidiennement sur FB et IG les journées de ses fils et il se confie aussi de temps en temps sur sa situation à lui, comment il a dû revoir à la lumière de ses fils, son rôle de papa, faire le deuil de fils tels qu'ils les avaient imaginés pour mieux profiter de ceux qu'ils sont. Apparemment, il est de bon conseil car nombreux sont les parents d'enfants autistes à l'avoir remercié pour ses "tuyaux" pour passer des fêtes de fin d'année pas trop "mouvementée".