#monaventlitteraire2020 - Jour 24




Jour 24 : un livre pour finir en beauté

Burgundy, ou petite Bourgogne, quartier déshérité de Montréal.
C’est dans cet environnement miséreux et malfamé que la narratrice  passe son enfance dans les années 80. C’est là où la petite fille rebelle se forge le caractère. La gamine futée n’a pas sa langue dans sa poche et ne s’en laisse pas conter par les plus grands et les plus forts.

Il faut dire qu’à la maison, elle est à bonne école : chômeur professionnel, désœuvré qui passe son temps à boire les allocations et à traîner avec une bande de bikers peu fréquentables, son père a la main leste et les coups faciles pour sa femme et ses rejetons.
Passive et dépressive, la mère de Mélanie n’est d’aucun secours pour ses enfants qui ont appris à se débrouiller seuls et à ne compter que sur eux-mêmes. Les livres sont le seul refuge de la petite fille ; sa grand-mère, son unique rempart.

Suite à un « coup » dont il vaut mieux ne rien savoir, son père se retrouve à la tête d’un petit pécule. Alors, dans les années 90, la famille déménage sur la Rive-Sud. Dans cette banlieue plus chic, elle et sa famille font tache dans le décor. L’adolescente qu'elle est devenue doit se confronter à une nouvelle réalité : le racisme de classe et le mépris qui va avec. 

 

Mélanie Michaud est passée par la scène et ça se sent.
Sans temps mort, ce premier roman largement autobiographique est fait de chapitres brefs, rythmés.
Sans fard, la Mélanie d’aujourd’hui n’a rien perdu du sens de la répartie de la gamine qu’elle décrit dans ces pages. Elle fait preuve d’une spontanéité rafraîchissante et d’un sens de l’humour qui dégoupille toute amorce de misérabilisme.

Au fil de ses anecdotes drôles, Mélanie Michaud explore des thématiques sombres comme la violence physique et psychologique, la maltraitance, les abus… Elle interroge sur la condition de la femme, la transmission, l’aspiration à une vie meilleure, ou encore la volonté d’échapper à son héritage familial et à sa condition sociale.
Ajoutez à tout cela, saupoudrées çà et là, quelques savoureuses expressions populaires du cru qui plantent définitivement le récit au cœur de la société québécoise et vous obtenez un roman doux-amer, drôle et émouvant, en tout point irrésistible.

Pour finir doublement en beauté : La Mèche a le bon goût de rendre ses publications disponibles au téléchargement depuis la France.
Alors, foncez !

Burgundy - Extraits

Mélanie Michaud - Burgundy (La Mèche, 2020)

Commentaires

  1. Je viens de lire tous les extraits, ouch ! comment suis-je passée à côté de ce roman. Je le note pour l'an prochain, je n'attendrai pas trop longtemps.

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    1. Honnêtement, je ne l'ai pas vu passer sur les blogs que j'ai l'habitude de suivre. J'ai découvert ce livre via le compte IG de l'éditeur, comme quoi la promo a parfois du bon 😉

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  2. Réponses
    1. Malheureusement, je n'ai que la version numérique, sinon je me serais fait un plaisir de partager ce roman avec toi.

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  3. Je note ton final avec une grande curiosité !

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    1. C'est un chouette roman, qui dit des choses dures, souvent, mais qui reste drôle et qui fait découvrir une narratrice/auteure avec un sacré caractère et une volonté de fer pour s'en sortir.

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  4. Oh ça fait très envie !!! Je note pour l’année prochaine:) merci !

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    1. L'humour et le sens de la répartie de la narratrice fait avaler quelques grosses couleuvres qui lui a réservé la vie.

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