Soupe pop

Duane Michals - Andy Warhol with 200 Campbell’s Soup Cans and Campbell’s Soup Box, 1962


“In the war of magic and religion, is magic ultimately the victor? Perhaps priest and magician were once one, but the priest, learning humility in the face of God, discarded the spell for prayer.”

« Dans la guerre entre la magie et la religion, la magie est-elle victorieuse en fin de compte ? Peut-être le prêtre et le magicien étaient-ils autrefois une seule et même personne, mais le prêtre, apprenant son humilité face à Dieu, a abandonné le sortilège au profit de la prière. »


“I felt disconnected from all that was outside the world that Robert and I had created between us.”

« Je me sentais déconnectée de tout ce qui était extérieur au monde que Robert et moi nous étions créé. »


“In my low periods, I wondered what was the point of creating art. For whom? Are we animating God? Are we talking to ourselves? And what was the ultimate goal? To have one’s work caged in art’s great zoos—the Modern, the Met, the Louvre?
I craved honesty, yet found dishonesty in myself. Why commit to art? For self-realization, or for itself? It seemed indulgent to add to the glut unless one offered illumination.”

« Dans mes phases de découragement, je me demandais à quoi bon faire de l’art. Pour qui ? Est-ce que nous donnons vie à Dieu ? Est-ce que nous nous parlons à nous-mêmes ? Et quel était le but ultime ? Mettre nos œuvres en cage dans les grands zoos de l’art – le MoMA, le Met, le Louvre ?
J’aspirais à l’honnêteté, mais découvrais en moi de la malhonnêteté. Pourquoi se consacrer à l’art ? Pour se réaliser, ou pour la beauté du geste ? Ajouter au surplus semblait pure complaisance à moins d’avoir à offrir une illumination. »


“I didn’t feel for Warhol the way Robert did. His work reflected a culture I wanted to avoid. I hated the soup and felt little for the can. I preferred an artist who transformed his time, not mirrored it.”

« Le travail de Warhol reflétait une culture que je voulais éviter. Je détestais la soupe, et la boîte ne m’emballait guère. Ma préférence allait à l’artiste qui transforme son temps plutôt qu’à celui qui se contente de le refléter. »


Patti Smith, Just Kids 
(HarperCollins / Denoël - 2010) Traduction : Héloïse Esquié

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