C’était une bonne photo. Oskar y affichait un sourire chaleureux.

Fred Rogers, in Mister Rogers' Neighborhood, singing “Where is Thumbkin” with children.

C’était une bonne photo. Oskar y affichait un sourire chaleureux – plaisir d’autant plus vif qu’il était rare, car il appliquait les mêmes règles à la décoration intérieure et aux expressions faciales : sobriété. Un sourire était une extravagance décorative superflue ; un rire franc témoignait d’un excès rococo.

La perfection est agressive. C'est une remontrance.

Il existe un moment entre le sommeil et le réveil où l’on est libre. On est retourné à la conscience, mais on doit encore déchirer le voile fin qui nous sépare de notre environnement, de notre réalité. On flotte hors de tout contexte, attaché à aucun endroit spécifique – sans dormir, sans être complètement réveillé, sans être à la merci de l’inconnu du subconscient, et sans être encore exposé au connu insipide des soucis et de la routine. C’est à ce point d’intersection entre deux mondes que je pense être le plus heureux.

Mon pays n’arrête pas de changer de forme sur la carte, les empires et les armées le traversent, il disparaît, puis réapparaît sous une nouvelle forme, juste une tache de couleur, une histoire. Cependant je sais comme mes compatriotes qu’il existera toujours. Mais vous les Anglais, vous pensez que le monde s’effondre s’il se débarrasse des vieilles cabines téléphoniques rouges.

Au plus profond de mon appareil digestif, je craignis que le thon ne se transforme en saumon et ne se mette à remonter le courant…

Oui, je conçois des textes et je les rédige. Même si c’est pratiquement toujours le même bastringue. Les dépliants des conseils municipaux sont pratiquement tous conçus et rédigés sur le même modèle. Le même tas de conneries ! Et sur Internet, c’est encore pire. Mais là, on ne parle plus de « conception-rédaction » , mais de « fourniture de contenus » .
– « Fourniture de contenus », reprit-il en écho avec un large sourire. C’est écrire… « Fourniture de contenus ». Vous fournissez du contenu, hein ? C’est fantastique. Alors, je ne suis pas musicien. Je n’en suis plus un. Je suis « organisateur de bruits », hein c’est ça ?

Pourquoi apprécions-nous quelqu’un ? Je l’apprécie parce qu’il est différent de moi… Il est très intelligent et, je ne sais pas, j’aime sa loyauté. Non pas sa loyauté, on dirait que je parle d’un chien. Ce que je veux dire peut-être, c’est que j’aime le fait qu’il semble m’apprécier, même s’il n’a aucune raison de le faire ; au moins aucune raison visible. Vous savez, il me fait croire que je suis digne d’amour. Et peut-être est-ce réciproquement ce à quoi je lui sers. Je pense que se rassurer mutuellement est une grande composante de toutes les amitiés, vraiment. Je veux dire que je n’ai pas choisi de l’apprécier, je ne pense pas qu’on choisisse qui l’on aime, ni les personnes avec lesquelles on noue des liens d’amitié. Il y a beaucoup de raisons qui expliquent une amitié, sans qu’elles nous soient complètement claires. Vous pouvez aimer quelqu’un sans savoir pourquoi.


Will Wiles - Attention au parquet ! (Liana Levi-2014)

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