Zaï zaï zaï zaï, Fabcaro
Mon idylle d’été avec Fabcaro (suite encore)
Encore, encore, encore !!! J’en voulais encore, de la bonne marrade à la sauce Fabcaro.
Oubliées mes hésitations (l’absurde me fait souvent peur), plein cap (enfin !) sur Zaï zaï zaï zaï. Après tout, pourquoi cet album ne me plairait-il pas ? D’autant qu’il a rencontré un vif succès et a été primé.
D’emblée, je retrouve le trait désormais familier de Fabcaro... et son univers absurde.
Arrivé à la caisse d’un supermarché, un homme s’aperçoit qu’il a oublié sa carte de fidélité dans la poche d’un autre pantalon. Quand le vigile du magasin, alerté par la caissière, s’en mêle, l’homme parvient à s’enfuir en le menaçant avec... un poireau !
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Sur les dents, les forces de police traquent le fugitif sur tout le territoire.
Les médias, friands de scoops racoleurs, s’en donnent à cœur-joie. L’affaire qui tourne en boucle à la télé passionne la population et truste les conversations.
Et c’est parti pour une critique en bonne et due forme de l’information (et de la désinformation), de la consommation des médias et de leur assimilation, plus ou moins réussie par un citoyen qui se complaît dans son rôle de voyeur. L’hypocrisie ambiante est à son comble avec ces politiciens peu scrupuleux qui n’hésitent pas à récupérer ce faits-divers à des fins électorales.
Tout le monde a son avis (et ses préjugés !) sur la question, chacun y va de son commentaire, de sa prise de position sur la menace que ce fugitif représente pour la société, jusqu’à la paranoïa... et un de ses corollaires, le racisme.
Ce qui m’a rapidement frappé dans cet album (le double effet « poireau » et « roulade arrière » sans doute), c’est la parenté de l’humour de Fabcaro et celui des Nuls de La Cité de la Peur ou de "L’Édition", où l’étourdie Pénélope Solète avait du mal à s’y retrouver entre son crayon et son tampon…
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Cette fois-ci, si j’ai autant gloussé que d’ordinaire avec Fabcaro, j’ai surtout souvent gloussé jaune : la parodie étant souvent bien trop proche de la réalité, je me suis pris l’absurdité du monde en pleine face…
Le saviez-vous ? En juillet dernier, Flobé et le Frigo ont adapté Zaï zaï zaï zaï en version radio. Réalisée avec Zebrilde, on peut l’écouter sur le site des audioblogs ARTE.
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« Dans les conversations évoquées dans cet album, on pourrait remplacer "dessinateur de BD" par "étranger" ou "réfugié" et on serait en plein dans un sujet d’actualité. » Enna
« Honnêtement, je ne suis pas fan du dessin, qui me rappelle trop ce trait de Bastien Vivès avec lequel j’ai beaucoup de mal. Par contre le découpage en séquences d’une à deux pages donne un rythme parfait à la lecture et la bichromie de noir et brun délavé tirant sur le caca d’oie souligne à merveille la médiocrité ambiante. » Jérôme
« Je n'en reviens pas. Le dessin est aussi minimaliste que le propos est profond, et l'on plonge avec avidité dans cet univers à l'unique couleur caca d'oie. Étonnant et détonnant ! » Krol
« Un régal d'humour absurde et décalé, lié à une critique ouverte de la société = une petite pépite surprenante, dont le titre trouvera son explication dans la dernière planche. Original, mordant et délicieux. » Laure
« Plongée brutale dans un monde qui dit tout haut qu'il lutte contre les préjugés, les discriminations - notamment à l'encontre des auteurs de BD - tout en faisant le contraire. Et puis, au fil des pages, on s'aperçoit que les priorités ont quasiment toutes changé d'ordre... Très drôle et/ou glaçant. » Lo
« La plupart du temps, je souris jaune, car si les situations sont absurdes et jamais méchantes, c’est quand même notre société et ses dysfonctionnements qui sont mis en scène. Le ton ne se veut pas tragique certes, et la sanction prévue par cette faute si grave que tous les gendarmes vous courent après est à mourir de rire. » Luocine
« L'humour potache ne quitte pas l'album d'une semelle bien que le regard que porte l'auteur sur les travers de la société de consommation fait mouche. » Mo
« Cet album, c’est de l’or en barre. C’est intelligent, loufoque, les dialogues sont à se tordre de rire et, cerise sur le gros gâteau au chocolat, Fabcaro maîtrise à la perfection l’art de la chute ! Rien n’est gratuit… et tout le monde en prend pour son grade : la police, la justice, les politiques, les médias et, last but not least, les consommateurs moutons que nous sommes (rumeurs et théories du complot comprises). Même les auteurs de bande dessinée ne sont pas épargnés, c’est dire…! » Noukette
« Avec beaucoup d'humour et des situations complètement folles, j'ai trouvé que cette histoire lorgnait du côté de Kafka, avec sa tendance à l'absurde qui tourne à l'effrayant. »/i> Sassenach
« Cette BD critique avec beaucoup d’humour et de dérision la société de consommation et ses cartes de fidélité, la bêtise humaine et le souci de son petit confort, les préjugés envers les auteurs de bande dessinée, dans un état de précarité pire que les intermittents. » SeL
« C'est une vaste farce, certes, mais qui donne à réfléchir. Mine de rien, l'auteur se moque de la société de consommation, du pouvoir des médias, de la récupération par les politiques du moindre fait divers et du péquin lambda qui a un avis sur tout. Tout le monde en prend pour son grade et c'est très bien vu ! » Sylire
Fabcaro - Zaï zaï zaï zaï (6 Pieds Sous Terre, 2015)
Je suis restée complètement hermétique à ce genre d'humour. Je l'ai abandonné ..
RépondreSupprimerJe peux très bien le comprendre ; ce genre d'humour, ça passe ou ça casse. Il n'y a pas de juste milieu possible.
SupprimerToujours pas essayé de lire cet auteur... mais comment fais-tu pour dénicher des liens comme la version radio de cette BD ? Excellente idée !
RépondreSupprimerJe vais te dévoiler un petit secret :
SupprimerDans la journée, j'ai la mauvaise habitude de diverger sur internet à la moindre occasion, d'aller éclaircir un point, de chercher des infos sur un sujet qui me traverse l'esprit... et je me retrouve à me balader de site en site, d'une page qui me renvoie vers une autre, qui elle-même me renvoie vers une autre... pour me retrouver à m'intéresser au final à un sujet qui est à des années lumières de celui à partir duquel je suis parti.
C'est passionnant car je fais plein de découvertes, dans des domaines très hétéroclites, et je m’abandonne avec une certaine volupté à ces "voyages". Mais à mon niveau, c'est quasi pathologique et c'est très chronophage au point que ça finit par être épuisant et hautement stressant dès que je reprends pied avec la réalité et que je me souviens que j'ai des délais à tenir.
J'espère que ma thérapie comportementale me permettra de mieux gérer ma curiosité (sans l'anéantir !).
Je comprends ! J'ai tendance à diverger assez peu, et à m'en tenir à un pas ou deux pas de côté (alors que pour toi, cela semble plusieurs pas) par rapport à mes sites connus, et si ça limite la découverte, c'est aussi (un peu) moins chronophage.
SupprimerC'est vrai qu'en ce qui me concerne, on ne peut plus parler de pas mais d'enjambées, au moins ! ;-) ;-)
SupprimerTiens, y'a même du théâtre!
RépondreSupprimerhttp://www.equinoxe-lagrandescene.com/detail-spectacle/zai-zai-zai-zai.html
Oui, j'avais vu qu'une adaptation avait aussi été faite mais je n'avais pas trouvé d'extraits vidéos pour illustrer...
SupprimerIl est noté sur ma LAL depuis longtemps, bonne idée les audioblogs, je vais aller y jeter un oeil. Merci pour l'info
RépondreSupprimerJettes-y plutôt une oreille, voire les deux, ça sera plus efficace :-D :-D !!!
SupprimerJe l'ai lu il y a longtemps à sa sortie et j'avais adoré ! depuis j'ai lu son dernier sur les couples, oh que c'est fort et méchant !
RépondreSupprimerAh, moi je ne trouve pas ça méchant. En fait, c'est cruellement lucide ou désespérément clairvoyant.
SupprimerJ'avais glousse aussi, une découverte intéressante , la dérision portée à son comble ( sans être suffisamment motivée pour une chronique )
RépondreSupprimerJe suis tellement fan de ce genre d'humour que je viens de pousser le vice jusqu'à acheter le roman de Fabrice Caro, Le discours, sans même rien savoir sur le sujet du livre, Mais puisqu'il ne m'a encore jamais déçu, je lui fais confiance !
SupprimerEt je viens d'en voir une adaptation théâtrale remarquable ! Très bien mis en scène, très bien joué et j'ai retrouvé ce côté caustique que j'avais tant aimé dans la BD.
RépondreSupprimerÇa ne m'étonne pas : la trame et les dialogues se prêtent parfaitement à une adaptation théâtrale. Je vais regarder si jamais il y a des représentations prévues dans le coin...
SupprimerJe comprend tellement ton idylle avec Fabcaro ! Quel garnement celui là !
RépondreSupprimerÇa y est, je suis foutu maintenant que je suis tombé dans la marmite ! La preuve, me voici embarqué dans l'aventure Lecture commune de son roman avec toi... SI ça, c'est pas une marque d'amour :-)
SupprimerMince, je me suis retrouvée nez à nez avec cette BD pas plus tard qu'hier à la médiathèque, j'ai hésité, et finalement j'ai embarqué un truc avec des chats. Voilà voilà... Les chats me perdront.
RépondreSupprimerCela dit, ce n'est que partie remise. Je tâcherai de remettre la main dessus à mon prochain passage en biblio !
Fabcaro, c'est plutôt le genre à te caresser à rebrousse-poil et à te donner un bon coup de griffe, comme ça, en passant, l'air de rien. Maintenant, tu sais à quoi t'en tenir :-D
SupprimerAh ah, je ris encore en pensant à cette BD. C'est vraiment un humour que j'adore.
RépondreSupprimerBon, j'espère que je vais avoir moins de mal à valider ce commentaire que le précédent (j'ai dû sélectionner des bus, des passages pour piétons et des voitures pendant un bon moment, le nez collé à l'écran d'ordinateur tellement c'est peu clair).
Puisque je te lis, c'est que tu as passé avec brio le barrage anti-spameurs. You're a human being (comme se lamentait Elephant Man) :D
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