Figurec, Fabrice Caro



La popularité croissante dont jouit « l’auteur de Zaï zaï zaï zaï © » est une manne pour ses éditeurs qui se précipitent à sa suite pour republier des œuvres antérieures. Gallimard est de ceux-là, qui a ressorti en Folio Figurec, premier roman de Fabrice Caro, initialement publié en 2006 dans la Blanche.
Fabcaro-fan sur le tard, j’étais passé complètement à côté de ce roman, mais ravi par Le Discours, j’ai consenti de bonne grâce, pour une fois, à jouer le jeu du marketing.

Trentenaire solitaire, le narrateur ambitionne de devenir dramaturge... même s’il n’a jamais passé le cap des deux premières répliques de sa supposée pièce de théâtre. Un malheureux dialogue qu’il ne cesse de retravailler encore et encore, en essayant vainement de lui trouver le contexte idéal pour le rendre plus percutant.
Éternel looser, toujours à la recherche de l’âme sœur, il a la malchance d’avoir un frère à qui tout réussit... et une belle-sœur sublime qu’il ne se gêne pas pour mettre en scène dans ses fantasmes les plus chauds.
Quand il ne tape pas l’incruste chez ses parents pour le gîte et le couvert, ou chez son meilleur ami (et pour cause, puisqu'il est le seul !), collectionneur acharné de vinyles des hits du Top 50, il tue l’ennui en se mêlant incognito aux invités d’enterrements. Un jour, il repère dans l’assistance un homme mystérieux qu’il a déjà croisé lors d’autres cérémonies. Et à en croire le geste complice qu’il lui adresse, l’homme, lui aussi, l’a reconnu...

[RÉALITÉ]  -  [FÉALITÉ]  -  [FIALITÉ]  -  [FIGLITÉ]  -  
[FIGUITÉ]  -  [FIGURTÉ]  -  [FIGUREÉ]  -  [FIGUREC]*
* Titres des différents chapitres

Les familiers de l’auteur de BD retrouveront dans ce premier roman tous ses thèmes de prédilection (pour ne pas dire toutes ses obsessions) : la solitude, la difficulté d’être au monde, les joies de la famille (et des repas qui vont avec !), la théorie du complot, la paranoïa...
Tout cela assaisonné d’un humour noir, désabusé et corrosif, dynamisé par un running gag (ici la réécriture du fameux dialogue) et épicé d’un glissement progressif vers l’absurde qui sont la marque de fabrique Fabcaro.
S’ajoute dans Figurec une dimension un chouïa fantastique, étrange tout au moins, qui installe un climat inquiétant qui m’a rappelé les atmosphères de séries de mon enfance, comme la 4e dimension ou Au-delà du réel. C’est peut-être pour cette raison que, contrairement à beaucoup, je l’ai préféré au Discours que j’avais pourtant adoré. Un vrai régal !

Depuis sa parution, Figurec a été adapté en BD et au théâtre.
Ça aussi en dit long sur la popularité galopante du sieur Caro.

Figurec - Extraits
*   *   *   *   *   *

« Un excellent postulat de départ, Figurec, c'est un sacré concept vertigineux si on s'y penche de près, c'est vraiment bien trouvé j'ai vraiment trouvé l'idée amusante, originale, et même inquiétante par moment (paranoïa, bonjour) mais le traitement du sujet a un peu traîné en longueur, sans véritable saveur au final malgré une écriture tout à fait louable. Non décidément, je préfère l'auteur en BD. »   A_girl_from_earth

« Dans l’esprit, on s’approche de The Truman show, avec une teinte bien noire au-delà des apparences, à faire rougir les complotistes. Je n’en dis pas plus et préfère laisser sauve la saveur de la surprise, et vous invite à glisser dans ce roman distrayant qui ne manque pas de panache. »    Alice

« Premier roman de Fabrice Caro, on trouve ici en germe certains de ses thèmes qui seront repris plus tard et plus efficacement (car de manière plus resserrée) dans Le Discours. »   Cathulu
Fabrice Caro - Figurec (Folio 2019) [2006]

Commentaires

  1. à chaque fois que j'arrive à mettre la main sur ses livres, je m'amuse beaucoup !

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    1. Cette fois-ci, il y a dans ce roman une dimension fantastique/étrange qui se marrie très bien à l'humour grinçant de Fabcaro et qui ajoute un petit "plus" qui m'a beaucoup plu.

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  2. J'ai lu la BD adaptée par Christian de Metter, je l'ai beaucoup aimée. Mais je n'ai toujours pas lu le livre de Fabcaro... Auteur que bien sûr j'aime beaucoup.

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    1. Ça peut être amusant de comparer la version "originale" du roman et l'adaptation BD. Tu pourrais "découvrir" quelques passages "inédits" dans le roman.

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  3. Bon, il faut absolument que je découvre cet auteur

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    1. En matière d'humour, c'est souvent quitte ou double, ça passe ou ça casse...
      Pour le coup, je ne sais pas s'il vaut mieux découvrir d'abord Fabcaro, l'auteur de BD ou Fabrice Caro, l'auteur de roman... Son univers et ses marottes sont présents dans les deux formats mais peut-être qu'il est plus "abordable" en BD pour une première rencontre. En tout cas, je pense qu'en ce qui me concerne, je n'aurais peut-être pas accroché au roman avant de m'être familiarisé avec son univers vie ses BD...

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  4. Après Cathrine et Dubois, vais-je encore craquer pour un Français?

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    1. L'humour est un sujet trop sérieux (et trop sensible) pour que je m'aventure à faire un pronostic...
      Si tu goûtes l'humour noir et désabusé, qu'un brin d'absurde ne te fait pas peur, il y de fortes chances que tu te fasses un nouveau French buddy, d'autant que celui-là est particulièrement attachant (tu sais, un peu comme ces gros chiens qui te regardent avec leurs grands yeux implorants) :D

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    2. C'est TOUT pour moi, alors. Tu n'avais pas besoin d'en dire plus pour me convaincre. C'est bien noté.

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    3. Inutile de te dire que je suis impatient de voir si la magie opèrera :)

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  5. Réponses
    1. Si tu te laisses tenter, j'espère que le plaisir sera à la hauteur de tes attentes.

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  6. Ah le voilà enfin ton billet sur Figurec ! :) C'est vrai qu'il y a une dimension un poil fantastique, du moins pourrait-on imaginer cette petite musique inquiétante en fond de certaines scènes. Un poil déçue par ce roman pour ma part, je n'arrive toujours pas à me résoudre à lire Le discours qui attend dans ma PAL depuis un moment. Par contre, sa dernière BD, je pense que je ne vais pas résister longtemps et craquer pour l'achat !

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    1. J'ai du mal à distinguer les romans de Fabrice Caro des BD de Fabcaro. Pour moi, ce sont deux façons très proches de décliner ses obsessions et marottes. D'ailleurs dans Figurec, on retrouve ce fameux running gag présent dans beaucoup des BD.
      J'aurais tendance à voir comme la déclinaison encore plus barrée du Discours. Du coup, si tu comptes te jeter bientôt sur Formica, je me demande si tu n'aurais pas intérêt à lire Le Discours d'abord. J'ai peur sinon que tu finisses déçue , qu'il te semble fadasse...

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  7. J'ai aussi cédé aux sirènes du marketing mais que ne ferait-on pas pour un petit Fabcaro ? ;-)

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    1. C'est clair ! C'est encore mieux qu'un petit noir bien serré pour te redonner un coup de boost !

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  8. Noukette me l'a offert, reste plus qu'à m'y plonger et à l'apprécier autant que toi.

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    1. Tu as passé un bon moment avec Le Discours, malgré deux/trois réserves. Donc, il n'y a pas de raison que le charme de Figurec n'agisse pas sur toi.
      (on dirait bien que Noukette est ta dealeuse officielle en Fabcaro !)

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