Le berger de l'Avent, Gunnar Gunnarson

Un homme, un chien et un bélier.
Tous les trois aux prises d’une nature rude et d’éléments climatiques hostiles
Le tout serti dans un texte très bref, tout juste une nouvelle. Presque un conte. Une parabole.
Un texte, nouvellement publié chez Zulma, qui date en fait de 1936.

Comme chaque année depuis 27 ans, à l’approche de Noël, Benedickt, berger de son état, part en haute montagne, avec la seule compagnie de son chien Léo et de son bélier Roc, pour retrouver et rapporter dans la vallée les moutons qui se sont égarés pendant la belle saison.
Jour après jour, les trois compères affrontent les intempéries, bravent les tempêtes de neige avant de rejoindre l'abri de refuges au confort rudimentaire. Parfois, leur route croise une présence humaine. Inlassablement, avec dignité et pugnacité, Benedickt et ses compagnons poursuivent la mission qu’ils se sont assignée.

Il ne se passe quasiment rien dans ces quelques pages. Et pourtant...
En refermant le livre, à l’issue de ce périple hors du temps, au sortir de ce monde simple et rudimentaire, on est enveloppé d’un sentiment bienfaisant, entre plénitude et sérénité. Notre corps fourbu s’est réchauffé à la chaleur rustique d'un feu de cheminée, tandis que l’intimité et la solidarité entre les hommes de bonne volonté nous a réchauffé l’âme.
Tout ça en à peine 50 pages.
Cette parenthèse d'un retour à la simplicité des choses, d'une vie en communion directe avec la nature, en intelligence avec les éléments et les humaines fait un bien fou.
Les personnes croyantes verront dans cette histoire une dimension religieuse. Personnellement, je n’en retiendrai que la portée humaniste.


Juste un détail. Benedickt entreprend cette année-là son 27e périple en montagne. Il a effectué le premier quand il avait 27 ans. Je n’ai jamais été très fort en maths mais j’en ai déduit qu’il avait 54 ans, 55 au pire. Et pourtant, l’image persistante d’un vieillard septuagénaire qui émane du texte est venue perturber tout ma lecture. Autres temps, autres conditions de vie, j'imagine...
 
Le Berger de l’Avent - Extraits

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« L'écrivain Jón Kalman Stefánsson le qualifie de joyau et ce n'est pas exagéré. L'écriture est magnifique et la narration nous fait sentir toute la beauté et la dangerosité de l'expédition de Benedikt. Un indispensable. »   Aifelle

« Il y a de la poésie, de la chaleur, de la bonté, de la vie dans ce récit. Le lecteur regarde ce paysage grandiose à travers le regard du berger et des mots de l’auteur. Le texte respire la générosité à chaque page. »   Dominique

« Si les allusions bibliques sont nombreuses, le Berger de l'avent est néanmoins plus universel que religieux, cette immersion dans la nature sauvage nous rappelle qu'il faut accorder son pas au sien. »  Hélène

« L’écriture est superbe, poétique et forte à souhaits. Le danger nous prend aux tripes, on se pelotonne sous la couette et je comprends pourquoi il est considéré comme un intemporel, avec toutes les réflexions qu’il fait naître. »   Karine

« Ce petit livre, ce sont de très belles pages sans lyrisme sur la condition humaine, les espoirs, les doutes, la mélancolie, la solitude, l'âme également, la force d'âme. Il y a une joie modeste dans ce récit qui fait chaud au cœur. »   Maryline

Gunnar Gunnarson - Le berger de l'Avent (Zulma, 2019) [1936]
 Advent - Traduction du danois (Islande) : Gérard Lemarquis et María S. Gunnarsdóttir