Quand je dors, je rêve et quand je rêve, au moins je vois encore quelque chose

Photo: Håkan Ludwigson

S’habituer. Si ce n’est qu’une question de temps, alors c’est comme la croûte qui se forme sur les écorchures. À la fin, il vous reste au maximum un petit bout de peau d’une autre couleur. À cause de cette teinte différente, vous savez qu’un jour il s’est passé quelque chose, mais la plaie en elle-même a disparu, engloutie par la peau saine, engloutie par le temps. Nous sommes couverts de ce genre de taches. Sur les genoux, les coudes, les mains. Partout. Mais les chutes, nous les avons oubliées. (p. 119)

On dit parfois que le temps guérit toutes les blessures. Un cliché terrible, que les gens sortent quand ils ne savent vraiment plus quoi dire. C'est strictement faux en plus. Il y a des gens qui meurent de leurs blessures et, quand vous êtes mort, il n'y a plus grand-chose à guérir. (p. 119)

À l’hôpital, je n’avais aucune raison d’être triste, en colère ou quoi que ce soit. Je n’étais rien ni personne là-bas. Je n’avais rien à décider. J’étais déchargé de tout. L’hôpital était un lieu avec une fin ouverte. La maison est une cage. (p. 160)

Gerband Bakker - Parce que les fleurs sont blanches (Grasset, 2020)
Perenbomen bloeien wit - Traduction du néerlandais (Pays-Bas): Françoise Antoine

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