All Boys Aren't Blue: A Memoir-Manifesto, George M. Johnson
Un témoignage à destination des jeunes ados noirs et queer, voilà qui est suffisamment rare pour être salué.
À la
façon d’un grand frère, l’auteur, George M. Johnson,
journaliste/activiste trentenaire inconnu à mon bataillon, s’adresse directement à son jeune lecteur et aborde des
sujets – essentiels à cet âge où on se cherche – comme le genre, l’identité, la
masculinité toxique, la famille, le consentement, l’abus sexuel ou encore
l’acceptation de ses différences.
Voilà pour la démarche et l’intention, pour le moins
louables et bienvenues, on en conviendra.
Pour ce qui est de la façon de s’y prendre, en revanche,
c’est une autre paire de manches.
D’abord, il ne s’agit pas réellement de
mémoires, mais plutôt d’une succession anarchique d’anecdotes qui servent de
base à G. M. Johnson pour développer les sujets qui lui tiennent à cœur. Le
fait qu’elles ne soient pas rapportées dans leur chronologie ne m’aurait pas
dérangé si certaines redondances accentuent l’impression de textes écrits
indépendamment et regroupés ensuite.
Mais ce qui m’a le plus gêné, c’est le fond même du discours
qui tourne soit au sermon moralisateur, soit à la harangue militante,
forcément radicale et rarement subtile. Cela dit, si j’avais été plus
observateur, le sous-titre, A Memoir-Manifesto, aurait dû me mettre la puce à l’oreille.
Et puisqu’il est question de subtilité, le défaut majeur de
ce texte est de dire, de démontrer, plutôt que de suggérer et laisser le lecteur
en tirer lui-même les conséquences.
Du coup, un comble pour des mémoires, on reste en surface de
ce que George M. Johnson nous dévoile de son parcours. Alors que je m’attendais
à vibrer, rire, pleurer, compatir, me révolter avec lui, je me suis souvent
ennuyé, surtout à la lecture des lettres insérées entre chaque chapitre et adressées
aux membres de sa famille qui lui ont assuré un amour et un soutien sans
faille. Mais peut-être est-ce plus parlant pour qui connaît déjà un
tant soit peu l’auteur. C’est dommage car il y a dans tout ça matière à réflexion.
J'ai bien conscience de ne pas être à 100 % la cible de ce livre qui, même si cela ne suffit pas à en faire une référence, a au moins le mérite d'ouvrir la voie. Il sera certainement une trousse de tous premiers secours pour des (très) jeunes à la recherche de réponses et de représentations. Et c'est déjà ça.
All Boys aren't Blue: A Memoir-Manifesto - Extraits
George M.
Johnson - All Boys Aren't Blue: A Memoir-Manifesto
(Farrar,
Straus and Giroux, 2020)
Dommage ! Ça avait l'air très intéressant...
RépondreSupprimerOui, il y a vraiment cette impression de gâchis et de travail bâclé (même si certainement le mot est trop fort, mais je n'en trouve pas d'autre au moment où je te réponds). Je pense que le texte aurait eu à gagner d'un vrai travail d'éditeur...
Supprimeroh l'idée était si bonne... bon, je note quand même, au cas où je le croise...
RépondreSupprimerÇa vaut toujours le coup d'y jeter un œil si l'occasion se présente, voire même d'aller le feuilleter en librairie.
SupprimerAh oui, dommage pour la trop grnade démonstration. C'est ce qui fait que ce n'est pas pou rmoi, habituellement. (Et j'ai vraiment du mal à commenter ici ajd... j'essayais donc de dire, dans ton billet du jour, que le mec avait un accent très charmant. Oui, mes commentaires sont toujours over pertinents)
RépondreSupprimerJ'aurais tendance à dire que ça manque de subtilité (et comme je suis méchant, je vais même ajouter, trop "américain" finalement 😈).
SupprimerEt pour ce qui est de Damian Barr, je suis d'accord avec toi, son accent écossais est juste trop craquant 😜