Récap mars 2017
Michel Tremblay - Conversations avec un enfant curieux, Instantanés (Léméac/Actes Sud-2017)
Retrouvailles toujours aussi plaisantes avec l’univers de Tremblay, même si ces conversations, toutes jouissives qu’elles soient (et dévorées d’une traite dans l’avion vers Buenos Aires), ont un côté plus anecdotique que ses romans.
— J'ai juste dit une affaire, pendant le cours de religion, pis j'ai eu une retenue…
— Y me semblait, aussi. Que c'est que t'as été leur dire, encore…
— Ben j'ai dit au frère Robert qu'en fin de compte, Notre Seigneur Jésus-Christ nous ressemblait plus à nous autres…
— Comment ça, à nous autres ?
— Ben, y a plus de grands blonds avec les yeux bleus ici pis en Europe qu'en Palestine, non ?
— Dans quoi tu t'embarques, là ? Y est pas venu au monde en Europe ou ben ici, au Canada, y est venu au monde à l'autre bout du monde, en Palestine, c'est toi-même qui viens de le dire !
— C'est juste que… J'aimerais ça voir comment y le voient. Notre Seigneur Jésus-Christ, en Palestine…
— Tu viens de dire toi-même qu'y sont pas croyants. Les prêtres vont leur dire de quoi y avait l'air, pis y vont les croire…
— Ben oui, mais si y vient de chez eux ! Les prêtres peuvent quand même pas leur dire de quoi avait l'air quelqu'un qui vient de chez eux !
— Ben oui, mais y a pas juste des grands blonds aux yeux bleus, ici, pis en Europe! On a des petits noirauds, nous autres aussi ! Toi-même, t'en es un ! Peut-être que de temps en temps, en Palestine, comme partout ailleurs, y a un grand blond qui apparaît pis on sait pas trop pourquoi…
— Ah ben là, tu vois, tu viens peut-être de trouver un commencement de réponse… Merci, maman, ça a ben du bon sens, j'vas y penser…
— Juste un commencement? J'ai juste trouvé un commencement de réponse ? J'ai chaud, chus épuisée, pis j'ai trouvé juste un commencement de réponse! Qu'est-ce que ça serait si j'en avais trouvé toute une ! »
Jésus (encore!) (p. 88)
ExtraitsTanguy Viel - Article 353 du code pénal (Minuit-2017)
Depuis le temps que je me promets de lire Tanguy Viel (oui, je sais, un parmi tant d'autres !), les bons échos sur son dernier roman en date recueillis ici et là m’ont enfin décidé à me jeter dans le bain. Belle découverte. J’ai apprécié le twist final…
Extraits
Joseph Boyden - Wenjack (Penguin-2016)
Boyden poursuit son exploration de l’histoire des native Canadians avec cette nouvella inspirée d’une histoire vraie, celle de Chanie “Charlie” Wenjack, un Ojibwé de 12 ans qui s’enfuit de l’internat où il a été place de force par les colons pour rejoindre sa famille.
Chaque chapitre, qui s’ouvre sur une superbe illustration de l’artiste Cree, Kent Monkman, est relaté à travers les yeux de Manitous qui ont pris la forme d’animaux et veillent sur Chanie.
Chanie awakes to the uncle stirring the fire in the stove to life again. It’s still dark but Uncle is up and preparing a journey. We watch from our web with our many glittering eyes as young Chanie stands from his sleeping place on the floor and tries to be helpful but doesn’t know what to do. The only thing the school he’s run away from has taught him is how to be fearful of adults.
Woodtick
Tim Murphy - Christodora (Grove/Atlantic-2016)
Vrai gros coup de cœur pour ce roman qui, prétextant de suivre les habitants d’un immeuble new-yorkais, relate l’histoire du combat pour les droits homosexuels aux États-Unis, et plus particulièrement à NYC. Certains passages m’ont tiré des larmes, c'est dire !
Extraits
Andrew McMillan - Physical (Random House-2015)
Un recueil de poèmes, une première pour moi ! Je dois avouer que j’ai toujours beaucoup de mal à me sentir touché par les textes poétiques. À l’exception de ceux reproduits ici, je suis resté désespérément hermétique... et le fait qu’ils soient en anglais n’y est malheureusement (ou pas) pas pour grand-chose.
Extraits
Lauren Groff - Fates and furies (Penguin-2015)
Après un début difficile (principalement à cause du style et de l’aspect décousu/anecdotique des événements décrits) et une incursion rapide dans la VF pour vérifier si la VO n’était pas le problème, j’ai failli jeter l’éponge avant le 3e chapitre.
Puis j’ai cru me souvenir que Cuné et Papillon, desquelles je partage souvent l’avis, avaient pourtant apprécié. Après avoir relu leurs billets, j’ai décidé de poursuivre. Dès que les situations ont été plus longuement abordées, j’ai commencé à accrocher.
Pour le moment, ce qui m’a le plus happé est le long passage Lotto/Leo.
Affaire à suivre…
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