Moi, ce que j’aime, c’est les monstres, Emil Ferris


Vous trouvez moche cette femme à la peau bleue, en couverture. Ce n’est pas grave !
Contrairement au titre, vous, vous n’aimez pas les monstres, les histoires d’épouvante, ne lisez jamais de comics ou de pulps regorgeant de loups-garous, vampires, zombies, fantômes et autres horribles créatures. Et alors ?!
Avant tout, mettez vos a priori de côté. Oubliez tout ça, plongez-vous dans Moi, ce que j’aime, c’est les monstres et laissez-vous embarquer par cette histoire époustouflante. Au bout de quelques pages seulement, je suis certain que vous allez vous émerveiller devant la virtuosité des dessins au stylo bille d’Emil Ferris et que vous vous attacherez à ses monstres, pas si différents de nous en définitive.
J’en suis sûr. Parce que j’étais comme vous et que c’est ce qui m’est arrivé... ainsi qu'aux personnes à qui j’ai déjà prêté ce pavé de plus de 400 pages.

Il serait facile de dire que ce livre est simplement... monstrueux. Et pourtant, il l’est à bien des égards.
Moi, ce que j’aime, c’est les monstres est hors-norme (jusqu’aux conditions de sa genèse et de la vie de sa créatrice).
On ne peut pas vraiment parler de BD,  ce n’est pas non plus vraiment un roman graphique tel qu’on en a l’habitude. C’est bel et bien une œuvre à part entière, sans pareille. De celles dont on sait, quand on les aborde, qu’elles vont marquer notre vie de lecteur, dont on pressent qu’il y aura un « avant » et un « après ». C’est une expérience d’autant plus grisante qu’elle est rare.
C’est une œuvre de rupture par son inventivité, tant dans le dessin que dans la structure narrative ou la mise en page. Fourmillant de mille et un détails, le dessin est sidérant de maîtrise (donnez-moi un Bic 4 couleurs, et au mieux, je vous fais un Monsieur Patate). En la matière, on pense immanquablement à Robert Crumb (que je n’aime pourtant pas, personnellement) pour le trait et à Maurice Sendak, tant la petite Karen loup-garou ressemble à un Maximonstre.

Mais la forme ne brille pas aux dépends du fond : le récit ne manque pas de charpente, les personnages, de profondeur. Le texte regorge de références à la mythologie, à l’art, à l’histoire des États-Unis des années 60/70, au sort des Juifs pendant la Deuxième guerre mondiale... (du coup, on ne peut s’empêcher d’évoquer le Maus d’Art Spiegelman, premier admirateur d’Emil Ferris)
La symbiose du dessin et du texte, qui souvent s’imbriquent, est inouïe. Ça explose, ça grouille, ça vit. On prend le livre, on le tourne, on le retourne dans tous les sens, pour s’assurer qu’on en a rien raté...
Prenant la forme du journal intime de la jeune Karen Lopez, l’histoire se déroule dans le Chicago de la fin des années 60. Là, dans un modeste appartement en sous-sol, Karen vit avec sa mère et son grand frère, Deeze. Dans son cahier à spirales, elle décrit le quotidien de sa famille d’immigrés, dans un quartier défavorisé en proie à la violence et au racisme. Elle observe et devine des secrets de famille, des non-dits qu’elle essaie de démêler du haut de ses dix ans. Parallèlement, enfilant la panoplie des détectives hard-boiled, elle enquête sur la disparition de sa voisine du dessus, Anka, persuadée que celle-ci a été tuée. En se renseignant sur le passé d’Anka, elle va appréhender la sombre histoire de l’Allemagne nazie.

Si le quartier d’Uptown Chicago et l’Allemagne des années 30/40 ont leur lot de créatures monstrueuses, les monstres d’Emil Ferris, ce sont avant tout les parias, les « pas-comme-les-autres » mis d’office au ban de la de par leurs origines sociales, leur couleur de peau, leur(s) particularité(s) physique(s), leur orientation sexuelle...
Car si Moi, ce que j’aime, c’est les monstres est un récit brillant, dense et foisonnant, c’est aussi – et surtout - un éloge bouleversant sur la tolérance, la liberté d’être différent et de vivre sa différence.
   
J’ai bien conscience que mon enthousiasme sans fond va générer des attentes fortes, et donc potentiellement quelques déceptions. Mais c’est vraiment comme ça que j’ai vécu ma lecture et je ne pense pas prendre de gros risques en vous invitant à plonger dans cette histoire sans pareille.
Bien évidemment, j’attends avec impatience la parution du Tome 2, car je ne peux imaginer que la suite ne soit pas à la hauteur. (Je n’ai qu’une crainte : que Monsieur Toussaint Louverture en profite pour sortir une édition spéciale, genre intégrale tonitruante avec bonus, dont je devrais me passer puisque j’ai déjà ce premier tome).

Moi, ce que j'aime, c'est les monstres - Extraits

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« La réflexion sur ce qui fait de certains des monstres, à savoir leur différence (de catégorie sociale, de couleur de peau ou de physique, de préférence sexuelle), parcourt un récit ancré dans son époque (ou dans celle d’Anka), prenant, souvent (très) sombre, voire sordide, mais toujours plein de sensibilité et centré sur des personnages attachants : une œuvre graphique hors du commun, qui m’a emballée. »   Brize

« Que dire à propos de cet époustouflant roman graphique à part WOW!!  Je viens de le finir et je suis encore assommée par le talent de l’auteur. Le dessin est extraordinaire, l’histoire est géniale et il y a un je-ne-sais quoi du patchwork improbable qui rend l’ouvrage mystérieux et attachant à la fois. »   Karine


Et  si jamais, tout ceci ne suffisait pas à vous convaincre, il ne vous reste plus qu'à écouter Emil Ferris, herself :


Emil Ferris - Moi, ce que j’aime, c’est les monstres (Monsieur Toussaint Louverture, 2018)
My Favorite Thing Is Monsters - Traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean-Charles Khalifa

Commentaires

  1. Purée, tu le vends bien... J'attends la bibli sur ce coup là. ^_^ Ou la sortie du 2

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    1. Si tu attends la sortie du Livre 2, ça risque de te mener loin... et puis, 800 pages d'un coup, vu comment elles sont foisonnantes, faudra que tu te prévoies une sacrée plage de tranquillité... Je dis ça, je dis rien ;-)

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  2. Bah je ne te remercie pas. J'ai maintenant très très envie de découvrir cet album !

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    1. Tu ne me remercies peut-être pas là, tout de suite, mais j'espère bien que ce sera le cas, une fois que tu te seras laissée tenter (c'est bientôt Noël) :-D

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  3. J'ai été intriguée par cette auteure que je ne connaissais pas du tout en voyant l'énorme file d'attente pour une dédicace au festival America. Les lecteurs avaient l'air enthousiaste, mais c'est vrai que la couverture n'est pas attirante. Je vais tenter le coup en bibli.

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    1. Ce n'est pas du tout le genre de dessin vers lequel je vais naturellement, même si en y regardant de plus près, on se rend compte du travail que cela représente. Mais en plus de ça, l'histoire est riche et la narration complètement maîtrisée... C'est un vrai plaisir.

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  4. Oui, tu as su créer une attente forte : j'ai hâte de découvrir ça, surtout que je n'en avais pas entendu parler !

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    1. Tu es à l'inverse de Marilyne qui a été saoulée avant même de jeter un œil au bouquin :-)

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  5. Je n'ai pas assisté aux rencontres avec l'auteure au Festival America, mais je l'ai vu signer et dessiner des dédicaces, et tous les avis sont semblables au tien... Je note pour l'emprunter en bibli ! ;-)

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    1. Pour des ouvrages aussi singulier que celui-ci, la bibliothèque est une option de sécurité bien pratique... en attendant de faire le grand saut si tu es conquise.

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  6. J'étais sûre que tu saurais en parler admirablement bien... et me donner envie alors que franchement à la base je n'ai pas des masses envie de me précipiter. Bravo monsieur ;-)

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    1. Si j'ai réussi à te donner envie, rien ne m'assure pour autant que tu vas aimer... Si tu passes par la même palette d'émotions que moi, alors là j'aurais gagné :-D

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  7. J'espère ne pas te décevoir, je vais être la grande absente sur ce coup là. Je comprends bien ce que tu ecris, les motifs de ton enthousiasme, mais non. Suite à l'énorme battage sur ce titre ( qui mélangeait allègrement le livre à la biographie de son auteure... ), j'ai regardé et feuilleté histoire de savoir de quoi on causait ( beaucoup, sans evoquer des parutions du même moment ). Malgré mon agacement, j'ai essayé d'être objective en tournant quelques pages. Et je n'ai pas du tout accroché. Ce graphisme me laisse totalement froide, alors sur la longueur... Peut être, effectivement, il faudrait plonger dans la lecture. Dans ce cas, plus tard ;)

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    1. Quand tu parles de battage, j'imagine que tu fais allusion aux nombreux articles qui sont parus dans al presse parce qu'au niveau des blogs, du moins eux que je suis régulièrement, je n'ai pas trouvé grand-chose.
      Si tu n'avais pas déjà feuilleté la bête, je t'aurais conseillé de laisser tes a priori de côté et de tenter la lecture. Là, en l'occurrence, il ne reste plus qu'à ce que ton agacement retombe et que le bouquin croise ta route dans le futur...

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  8. Wouah ! Tu donnes envie.
    Et un titre et une couverture comme ceux-là ne s'oublient pas. S'il croise ma route, je me souviendrai de ton billet (je vais jeter un oeil à la bibli).

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    1. C'est exactement ce qui s'est passé pour moi : en flânant au rayon BD, mon regard a été attiré par cette couverture que j'avais déjà vue dans plusieurs médias (et que je trouve toujours moche) et j'en ai profité pour feuilleter le bouquin et regarder de plus près ce qui pouvait générer un tel enthousiasme... et voilà, j'ai été mordu, à mon tour.

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  9. Demain j'ai le temps et je prendrai bien le temps justement de le lire!

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    1. Tu as parfaitement raison : il faut prendre le temps de le lire, de découvrir tous les détails de chaque page... Bonne lecture !

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  10. Il m'attend et je m'en réjouis à un point, tu ne peux même pas imaginer !

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    1. Toi le grand spécialiste du genre, je suis admiratif que tu aies réussi à résister jusque-là :-D
      En tout cas, j'espère que ton attente sera récompensée à la hauteur. Je vais guetter ça de près !

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  11. Nan mais ça devrait être interdit d'écrire des billets pareils, mes enfants vont encore bouffer des patates juste parce que j'aurai dépensé l'argent du ménage à acheter un bouquin... et quel bouquin ! un bouquin de monstres !! pfff j'te jure...
    (mais continue, oh oui continue d'écrire aussi bien et de me faire vibrer avec tes mots : je te suis les yeux fermés ! et moi qui déteste les BD et les romans graphiques, je m'en vais commander ce petit chef-d'oeuvre à ma libraire, juste parce que c'est toi qui en parles... - nan, rêve pas, c'est pas un déclaration d'amour non plus, hein !) - Pétard, comme la blogo me manque ! ;-) <3

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    1. :-D :-D C'est trop d'honneur ! ... et trop de pression pour moi. Tu imagines la responsabilité qui pèse désormais sur mes frêles épaules ?!
      Je n'ai plus qu'à prier très très très très fort que tu aimes parce que sinon... ;-)

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  12. Alors, là, quel billet inspirant et tentateur. Tu t'es surpassé. Où est-ce ces montres qui t'inspirent à ce point?

    Je fais partie des conquises. J'ai jeté un oeil dessus à sa sortie et j'ai passé mon chemin, peu inspirée par la couverture, limite rebutée. Puis, j'ai entendu un avis à la radio et j'ai commencé à le voir partout sur Instagram. Je me suis précipitée chez mon librairie et j'ai dévoré (tout en le savourant) l'ouvrage en une petite poignée de jours. Je le crie haut et fort: c'est ce que j'appelle un chef-d'oeuvre. Vivement le 2e tome. La morale de ce commentaire? Ne jamais se fier aux premières impressions!

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    1. Mais non justement, je ne suis pas du tout amateurs de monstres, en tout cas pas tels que Karen les aime dans ses comics (mais les freaks m'attirent, oui). Il est rare, voire très rare, que je sois aussi enthousiaste que cela à propos d'une lecture mais pour moi, ça a vraiment été un "jalon" dans ma vie de lecteur.
      Je suis d'accord avec toi, c'est un chef d’œuvre, même si je me suis refusé à employer ce terme quelque peu effrayant. Et puis, il faut encore que le tome 2 confirme cette excellent impression :-)

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  13. C'est ce qu'on appelle être enthousiaste, sans restriction. Evidemment, je suis très intriguée maintenant. Je vais le guetter en librairie ou en bibliothèque.

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    1. Si tu veux limiter les risques financiers, tente d'abord la bibli. Si le coup de cœur se fait sentir (ce que je te souhaite), tu auras tout le temps d'aller te faire un beau plaisir en librairie :-D

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  14. Et bien dit-donc, je vais mettre tous mes préjugés de côté alors et foncer voir ces monstres

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    1. Je ne sais pas si tu as vu, mais un peu plus haut, Marie-Claude confirme que ce livre est l'exemple concret qu'il ne faut jamais rester sur ses premières impressions.
      Essaie de faire taire tes a priori et laisse-toi dévorer par l'histoire; ça passera... ou ça cassera :-D

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  15. J'ai eu l'occasion de la feuilleter mais je l'ai reposée : le manque de place, le coût, tout ça tout ça... mais il est bien possible que je finisse par craquer !

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    1. C'est vrai que c'est un pavé imposant, tant par son volume et son poids, que par son prix qui est un petit investissement... Je vais te dire comme à Lili, limite les risques en l'empruntant en bibliothèque, tu auras moins de regrets si jamais tu étais moins enthousiaste que la majorité.

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  16. Alors ? L'âge de l'héroïne ne t'a pas gêné ? C'est mon seul (?) bémol pour cette histoire. Et le fait que j'ai lu le premier depuis plus d'un an maintenant. Et qu'il va encore falloir attendre...

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    1. Franchement, je n'y ai pas porté attention... Effectivement, si on s'en tient à la réalité, elle est certes bien mûre pour une gamine de dix ans... Mais bon, on va pas chipoter pour deux / trois ans d'écart, hein ? ;-)
      Je ne sais pas si le premier tome a bien marché ici. C'est vrai que la presse a bien couvert sa sortie, mais j'ignore si les ventes ont suivi. Si c'est le cas, peut-être peut-on espérer une sortie du tome 2 d'ici la fin 2019...

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  17. Envie de le lire depuis sa sortie, je vais le demander au père Noël !

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    1. Très bonne idée, ça fera très joli au pied du sapin. J'espère le gros et vieux barbu sera suffisamment branché sur ta longueur d'onde pour exaucer ton vœu :D

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  18. Je l'ai offert à noël et je n'ai pas encore eu de retour. Hâte de savoir s'il a plu (et de l'emprunter ;-) )

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    1. Mon jeune collègue à qui j'avais prêté mon exemplaire a tellement aimé qu'il l'a offert à sa sœur pour Noël (et elle a adoré!).
      Si jamais il n'avait pas plu (ce que je ne te souhaite pas, bien entendu), n'hésite surtout pas à l'emprunter quand même.

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