En nous beaucoup d'hommes respirent, Marie-Aude Murail


C’est un véritable trésor que récupère Marie-Aude Murail, à la mort de son père : photos de famille, piles de correspondances précieusement enrubannées, journaux intimes, images pieuses, mèches de cheveux... Un fonds d’une rare richesse qui documente son histoire familiale sur trois générations, traversant ainsi tout le XXe siècle.
Après moult hésitations, elle entame un travail d’archéologie familiale en 2010, revisitant son passé et celui de ses aïeux, reconstituant la chronologie des événements à partir des nombreux documents en sa possession.



Depuis toutes ces années de blog, j’ai pu m’apercevoir que Marie-Aude Murail était très largement appréciée par la blogosphère : je ne me souviens pas avoir lu un billet, ne serait-ce que mitigé, à propos de Miss Charity ou de la série Sauveur & fils.
Si ma connaissance de l’auteur se résume à Oh, boy !, roman que j’ai lu (et aimé) il y a une dizaine d’années, j’ai profité qu’elle quitte ponctuellement la sphère jeunesse pour la lire à nouveau.
Selon un principe similaire, mais moins personnel, Isabelle Monnin avait écrit en 2015 Les gens dans l'enveloppe : à partir de 250 photographies d'une famille inconnue achetées sur Internet, elle a inventé une histoire aux différentes personnes, puis est partie à leur recherche



Dans le cas présent, pour une raison que je n’ai pas encore réussi à identifier clairement, ma lecture d’En nous beaucoup d'hommes respirent a été poussive. Une chose est certaine : on ne peut pas reprocher à Marie-Aude Murail de se donner le beau rôle.

Je ne peux que saluer son travail de mémoire pour réussir à reconstituer sa fresque familiale ; pour autant, il n’aura éveillé aucun écho chez moi. Peut-être n’ai-je pas suffisamment lu ses romans.
Probablement aussi parce que j’ai trouvé la jeune Marie-Aude franchement insupportable de prétention et de pédanterie.
Aussi, le milieu intellectuel et artistique dans lequel elle a grandi est à mille lieues du mien. Mais le gouffre manifeste entre l’histoire familiale de Daniel Mendelsohn et la mienne ne m’a pas empêché de faire un coup de cœur des Disparus. Donc cela doit tenir plus certainement au fait que je ne lui ai pas trouvé la dimension universelle à laquelle me raccrocher.
Sans doute aussi parce que Marie-Aude, l’épouse, la mère, l’amante va très loin dans les confidences intimes. Car c’est à une véritable mise à nu à laquelle se livre sans concession l’auteur jeunesse chouchou de la blogosphère. À tel point que cela m’a dérangé par moment (et il faut le faire !) et que j’aurais préféré qu’elle s’en tienne à sa lignée.

Bref, malgré de belles fulgurances, ça aura été pour moi une lecture en demi-teinte, à des années-lumière de tous les avis passionnés que j’ai pu lire sur ce roman.

En nous beaucoup d'hommes respirent - Extraits

*    *   *   *   *   *   *   *    * 
« Tout au long de ma lecture, je me suis demandée pourquoi j'étais tellement happée par ce que je lisais, pourquoi un texte somme tout très personnel et portant sur de parfaits inconnus m'intéressait autant. [...] À travers cette sorte d'enquête familiale, Marie-Aude Murail explore les fondamentaux de l'existence, l'amour, les relations familiales, la séparation, le deuil. [...] Son regard singulier sur toutes ces choses confère une dimension particulière à ce journal intime. [...] Un ouvrage remarquable, que l'on aime ou non l'œuvre de Marie-Aude Murail. »   Bladelor

« Elle se raconte à travers tout ça et c'est passionnant. Évidemment parce qu'elle est une autrice de grand talent, mais aussi parce qu'elle fait preuve dans ce livre d'un grand courage et aborde des sujets réellement intimes. Avec pudeur et tact, mais sans dérobades. [...] Un formidable travail de mémoire, un portrait de femme accomplie, énormément d'amour, un superbe cadeau. »   Cuné

Marie-Aude Murail - En nous beaucoup d'hommes respirent (L'iconoclaste, 2018)

Commentaires

  1. Une lecture que j'ai beaucoup aimé moi...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tu ne m'étonnes pas. Nombreux sont les lecteurs à avoir adoré. J'ai aime certains passages, d'autres beaucoup moins.

      Supprimer
  2. Je l'ai noté et j'aime beaucoup les extraits que tu as choisis, mais au point où j'en suis, j'attendrai le poche. Je n'ai encore rien lu d'elle.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. A moins d'être amateur/trice de lecture jeunesse, il n'est pas rare de ne pas avoir encore lu M-A Murail.

      Supprimer
  3. Je ne suis pas super tentée. C'est ainsi.

    RépondreSupprimer
  4. Pas plus tentée que ça, je crois que ce type de lecture n'est pas pour moi.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'en suis persuadé (mais tu pourrais me réserver de nouvelles sources d'étonnement !!!) :D

      Supprimer
    2. J'espère bien ;-) ( sinon, tu avais raison pour La salle de bal de Anna Hope... )

      Supprimer
    3. Alors, oublie définitivement celui-ci aussi :)

      Supprimer
  5. J'ai bien aimé certains de ses livres (Sauveur et fils), abandonné un autre, mais là bah ça ne me disait rien, et après ton billet je vais en rester là

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La série des Sauveur est très populaire, tout comme sa Miss Charity. Il n'est pas nécessaire de lire ce roman-ci pour apprécier son oeuvre.

      Supprimer
  6. je n'ai jamais été attirée par ses livres - et encore moins maintenant ! mais as-tu vu mes derniers achats ? car j'ai acheté les autres que tu cites !!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ben non, j'ai pas vu tes derniers achats. Tu les as montrés sur quel réseau ? Je sus allé vérifier sur FB, rien vu, puis j'ai cliqué depuis ton blog sur les liens vers les autres réseaux que je ne fréquente pas... et toujours rien :(

      Supprimer
  7. J'ai plus envie de poursuivre la série Sauveur et fils ��

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Parfois, il est préférable de ne pas trop rentrer dans l'intime d'un auteur/artiste pour continuer à l'apprécier.

      Supprimer
  8. Pas plus tentée que ça, mais j'ai bien aimé d'autres livres d'elle, moins personnels, c'est certain. Au fait, la lectrice qui a aimé est Bladelor, pas moi. ;-)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ooooups ! Désolé pour la confusion que je vais aller corriger illico... à moins que tu finisses par te laisser tenter et que tu finisses aussi enthousiaste qu'elle :D

      Supprimer
  9. Marie-Aude Murail est une auteure jeunesse que je lis peu et que je fais peu découvrir à mes élèves. J'ai lu le premier de sa série St Sauveur et fils, je n'ai pas adoré comme tant d'autres... je ne lirai pas les autres. Et là, comme j'ai l'habitude de fuir les récits autobiographiques, je ne me plongerai pas dans ce livre (surtout s'il n'a pas de portée universelle).

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ce récit est extrêmement personnel et si on n'a pas déjà un certain intérêt pour son auteur, on peut, comme moi, n'y trouver qu'un intérêt modéré même si on y trouve certaines généralités intéressantes comme celles que j'ai pu citer sur la page des extraits tirés du livre.

      Supprimer
  10. Je note ! Je fais partie de ces lecteurs qui l'apprécient :-). Je verrai si je trouve le livre poussif ! PS : bonne année !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Le récit n'est pas poussif. Son intérêt varie selon qu'on ait des atomes crochu avec l'auteur ou pas, je pense. Comme toi tu l'apprécies, je suis certain que tu vas passer un bon moment.
      Bonne année à toi aussi :)

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Si le post auquel vous réagissez a été publié il y a plus de 15 jours, votre commentaire n'apparaîtra pas immédiatement (les commentaires aux anciens posts sont modérés pour éviter les spams).