Filthy Animals - Brandon Taylor

Il y a deux ans, j’avais eu un vrai coup de cœur pour Real Life, premier roman d’un jeune auteur afro-américain, Brandon Taylor. Aussi, je n’ai pas hésité une seconde quand a paru Filthy Animals, recueil de 11 nouvelles qui, comme son roman, se déroulent dans le milieu universitaire.

Et ce sont justement toutes les similitudes avec Real Life, notamment dans les thématiques abordées (estime de soi, solitude, perte, désir, besoin d’être aimé, condition sociale, relations noirs/blancs, homos/hétéros), qui m’ont dérangé. Plutôt que de me sentir en terrain connu et de « creuser le sillon », j’ai eu l’impression de lire le même livre, à peu de choses près (sentiment que je n’ai pas du tout éprouvé avec Young Mungo qui reprend pourtant les thématiques centrales de Shuggie Bain).

Pour autant, il faut reconnaître à Brandon Taylor un réel talent pour décrire la duplicité des relations humaines, la confusion des sentiments et cette propension à désirer ce que l’on craint (ou ferait mieux de craindre). Indécis, inconstants, se montrant tour à tour compatissants et cruels, ses personnages ne sont pas vraiment sympathiques, mais n’en sont pas moins pleinement humains.
Cette dualité, source d’inconfort, est particulièrement bien développée dans les nouvelles où l’on retrouve Lionel, universitaire qui se remet doucement d’une récente tentative de suicide, engagé dans une relation toxique avec Charles et Sophie, couple (libre) de danseurs professionnels.

Avec tout ça, je crains qu'il faille plus d’un miracle pour que vous vous intéressiez à Filthy Animals. Mais la bonne nouvelle, c’est que la traduction française de Real Life sort en août prochain aux éditions La Croisée. Et là, il serait dommage de passer à côté de ce très bon roman.

Filthy Animals - Extraits

Brandon Taylor - Filthy Animals (Riverhead, 2021)