Récap août 2018


Elliott Perlman - La mémoire est une chienne indocile (Robert Laffont, 2013)
Yvon Roy - Les petites victoires (Rue de Sèvres, 2017)
Fabcaro - Carnet du Pérou - Sur la route de Cuzco (Six Pieds Sous Terre, 2013)
David Chariandy - Brother (McClelland & Stewart, 2017)
Fabcaro - Zaï zaï zaï zaï (6 pieds sous terre, 2015)
Lize Spit - Débâcle (Actes Sud, 2018)
Fabcaro - Et si l’amour c’était d’aimer (6 Pieds Sous Terre, 2017)
Jean-Philippe Blondel - Dancers (Actes Sud Junior, 2018)
Zidrou & Jordi Lafebre - [Les beaux étés T03] Mam'zelle Estérel (Dargaud, 2017)
Zidrou & Jordi Lafebre - [Les beaux étés T04] Le repos du guerrier (Dargaud, 2018)
Arnaud Dudek - Les fuyants (Alma, 2013)

Tommy Orange - There there (Knopf, 2018)
Emil Ferris - Moi, ce que j’aime, c’est les monstres (Monsieur Toussaint Louverture, 2018)

*  *  *  *  *  *  *  *

À mon (petit) niveau, je crois avoir rarement affiché un tel tableau de chasse.
Mais si on n’y regarde de plus près, la baudruche se dégonfle vite : 6 BD pour 5 romans, dont un roman Jeunesse, sans compter 1 roman et 1 BD en cours, donc pas vraiment comptabilisables (même s’ils sont plus qu’entamés, voire terminés pour la BD).

Une fois l’aspect quantitatif évacué, il est plus intéressant de s’intéresser au contenu.
Il saute aux yeux que j’ai fait une cure de BD en août, chose plutôt inhabituelle pour moi.
Il faut dire que j’ai eu LA révélation (après tout le monde, comme souvent) avec Fabcaro.
J’ai aussi lu Les petites victoires plus tôt que prévu, histoire de me faire ma propre opinion sur la controverse en cours sur les réseaux sociaux.
Dans mon élan, j’ai rattrapé mon retard dans la série des Beaux étés.
Et comme je me suis mis à fréquenter les rayons BD, je n’ai pas pu résister à l’appel du « monstre » (à bien des égards) de la rentrée.

En matière de romans, j’ai été conforté, là encore après tout le monde, de la nécessité du devoir de mémoire.
Et parce que la traduction française arrive en cette rentrée, je suis vite allé chercher mon « Frère » dans ma liseuse avant de trop en savoir.
J’ai été épouvanté de voir comment l’ennui peut pervertir des gamins qui n’ont que « le fil des jours pour unique voyage/Et des chemins de pluie pour unique bonsoir/Avec un ciel si gris qu'un canal s'est pendu/Avec un ciel si gris qu'il faut lui pardonner ».
Aussi, une belle rencontre a effacé le souvenir d’un rendez-vous manqué. Une autre aurait pu être plus remarquable si elle avait eu lieu dans un cadre plus adapté.
Enfin, je ne suis mis à fréquenter des "American natives" en route pour un pow-wow.

Un bien beau mois d’août, malgré l’absence de coup de cœur. Néanmoins, il s’en profile deux. On verra s’ils tiennent leur promesse en septembre. Septembre qui, bien que synonyme de vacances pour moi, risque fort de ne pas être aussi foisonnant.

Commentaires

  1. Hier, je me demandais où était ta récap pour août. J'hésite pour le livre d'Elliott Perlman (même si le sujet me tente beaucoup). Brother est dans ma LAL évidemment. Et j'ai trouvé encore mieux que There There.

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    1. Tu peux tenter le Perlman si tu es intéressée par la solution finale, car c'est à ce sujet que l'on apprend le plus (beaucoup moins malheureusement sur le fait que le gouvernement a toujours caché qu'un bataillon d'afro-américains a participé à la libération des camps). Tout le discours sur le devoir de mémoire aussi est intéressant.
      J'ai mis la main sur "The break" ;-) ainsi que sur "Birdie", de Tracey Lindberg, que vient de chroniquer Marie-Claude.

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    2. J'hésite en fait parce que l'auteur est australien. Tu connais mon aversion pour les livres qui sentent la recherche. Et le fait que le Noir sorte de prison me fait supposer le livre bourré de clichés. Mais je vais essayer quand même ; le sujet m'intéresse vraiment. Et Birdie est dans ma liste aussi (il fait partie des 150 livres canadiens).

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    3. C'est sûr qu'on a déjà vu Lamont des dizaines de fois : le brave Noir au bon fond, qui vit avec sa grand-mère qu'il vénère, mais qui, en étant au mauvais endroit au mauvais moment, va se retrouver en prison alors qu'il n'a rien fait. Là, oui, on peut dire : cliché.
      Mais il y a d'autres personnages noirs qui cassent un peu les stéréotypes.

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    1. Un bon mois question lectures malgré l'absence de coups de cœur.

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  3. Qu'est-ce que j'avais aimé le Perlman (un coup de cœur, en ce qui me concerne) ! Et j'ai commencé Débâcle ce matin... je trouve que c'est un beau bilan, très varié.

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    1. Je dois avouer que je me suis demandé au début si j'allais arrêter ou continuer ma lecture de "Débâcle". J'ai mis un certain temps à me familiariser avec cette atmosphère un peu glauque où planent tension et perversité. Mais je ne regrette pas d'être allé jusqu'au bout. C'est un bon roman. J'espère que tu aimeras.

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    2. Je comprends tout à fait, il m'a fallu un peu de temps à moi aussi pour m'immerger dans la lecture, car l'auteur installe l'atmosphère et le contexte avec beaucoup de lenteur. Là j'approche de la fin, et je ne peux plus le lâcher... et c'est très bien écrit.

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    3. Je suis d'accord avec toi. Plus l'issue approche (même si on la pressent clairement), plus la tension croît... et plus on est pressé d'avoir la certitude que notre pire intuition était la bonne !

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  4. Oui, (voir Jackie) l'automne sera indien!

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    1. Indien, mais pas que... Enfin, pas pour moi puisque je profite de mes vacances pour lire en priorité les livres papier que j'ai en retard pour cause de transports en commun trop bondés....

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  5. "Carnet du Pérou", j'avais adoré ! Contente que tu aies lu cette BD ! Et il faut que j'aille jeter un œil au fameux monstre, c'est sûr !
    (tu as fait un tour dans le "plat pays" ou bien ta citation à un lien avec "Brother" ?)

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    1. "Moi, ce que j'aime, c'est les monstres" est vraiment une ouvre à part, hors du commun, de par sa genèse mais aussi par sa forme. Je suis vraiment sous le charme et j'attends déjà impatiemment le volume deux.
      L'extrait du "Plat pays" de Brel fait référence à "Débâcle". Je trouvais qu'il illustrait assez bien l'ambiance et l'ennui qui vont conduire les gamins du livre aux pires extrémités.

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  6. J'avais beaucoup aimé "La mémoire est une chienne indocile" ! Débâcle m'a glacée et fort impressionnée ! Sinon j'ai beaucoup apprécié "Les petites victoires", et je trouve "Les beaux été" très sympathique ! Un joli mois d'août en tous cas ! J'attends d'en savoir plus sur les coups de cœur de septembre :-)

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    1. Il m'a fallu du temps pour savoir si j'avais aimé ou pas "Débâcle". C'est en allant retrouver les passages que j'avais sélectionnés pendant ma lecture que j'ai senti que je l'avais apprécié malgré le malaise qui ne m'a pas quitté.
      J'ai été un peu moins emballé par les deux derniers tomes de "Les beaux étés". Ça reste plein de charme mais j'ai trouvé qu'on était plus dans la caricature dans ces deux-là et qu'au final, les histoires ne sont pas renversantes...on tourne un peu en rond. Mais peut-être cette impression a été amplifiée parce que je venais tout juste de quitter l'univers de Fabcaro :-D

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  7. Il y a du choix tout de même. Alors, alors, dis nous pour Carnet du Pérou, je tourne autour depuis trop longtemps :)

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    1. ah, "Carnet du Pérou" :-D Tout dépend ce que tu en attends.... Je ne t'en dis pas plus ici car j'explique tout dans le billet que je devrais publier bientôt...

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  8. (petit) niveau? Laisse-moi rire!
    Je lis "Moi aussi, j'aime les monstres". Je suis totalement sous le charme!
    Comme Céline, "Débâcle" m'a glacée et fort impressionnée ! Pour "La mémoire est une chienne indocile", c'était un coup de coeur. Qu'en as-tu pensé?
    Très curieuse de connaître les deux coups de coeur qui se profilent...
    Bon septembre!

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    1. "Moi, ce que j'aime, c'est les monstres" m'a scotché. Et pourtant, ce n'était pas gagné d'avance car je ne suis pas très friand de ce type d'ambiance horreur/gore. Pour être franc, je ne me souviens même plus quel a été le déclencheur de mon achat... Ce que je sais, c'est que j'ai rudement bien fait !
      J'ai beaucoup aimé "La mémoire est une chienne indocile" mais il m'a manqué quelque chose pur que ça soit un coup de cœur. Un bon moment de lecture, ça c'est sûr, mais pas plus.
      Moi aussi je te souhaite un bon mois de septembre placé sous le signe de la littérature et de l'Amérique :-D

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  9. Beaucoup aimé "La mémoire est une chienne indocile"! et je suis très tentée par "Débâcle" et par "Moi ce que j'aime, c'est les monstres"!

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    1. Si tu ne crains pas de te faire bousculer ni de t'aventurer dans une ambiance poisseuse, lance-toi dans "Débâcle". Pour Moi, ce que j'aime, c'est les monstres", tu n'as pas à hésiter une seconde de plus ;-)

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  10. Beau bilan ! le mien arrivera fin septembre, enfin je serais en vacances du coup ça sera un peu plus tard. Qu'importe la quantité s'il y a la qualité ! la rentrée est prometteuse

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    1. Toi aussi, tu fais partie de ceux qui tiennent la permanence tout l'été pour avoir le privilège de partir quand tout le monde rentre ? Alors, bonnes vacances ! ... et bonne rentrée... littéraire, car il est vrai que quelques pépites se dégagent déjà.

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  11. Je ne suis pas au courant de la polémique sur Les petites victoires et je découvre l’existence du "monstre" de la rentrée en te lisant. Je dois vivre sur une autre planète !

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    1. Tu sais quoi, tant mieux si tu n'a pas entendu parler de cette polémique. C'est signe que ce n'était qu'une tempête dans un verre d'eau. Moi-même, je ne serais pas membre de groupes d'autistes FB, ça me serait passé complètement à côté.
      Quant à "Moi, ce que j'aime, c'est les monstres", c'est tout simplement en suivant l'actu de Monsieur Toussaint Louverture, maison d'édition que j'affectionne, que j'en ai eu connaissance pour la première fois. Vu les critiques dithyrambiques qui sortent dans la presse, je pense qu'on devrait en entendre parler encore plus ces prochains mois.

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  12. Foisonnant et intéressant. Moi non plus je ne suis pas au courant de la polémique restant assez eloignée des réseaux sociaux.

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    1. J'utilise les réseaux sociaux principalement comme source d'info et j'aurais du mal à m'en passer désormais. En revanche, je me passerais bien de tout ce qui est guéguerres, mesquineries en tout genre :)

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  13. Tu as découvert Fabcaro, c'est le principal ! Je ne vais pas redire tout ce qui a été dit dans les autres commentaires et que je partage... alors... je me tais.

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    1. Août sera effectivement ma découverte personnelle de Fabcaro... Et dire que je m'étais imaginé que son sens de l'absurde n'était pas pou moi !!!!

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  14. J'ai fait ma curieuse et lu des passages de la fin de "Débâcle", ça m'a largement suffit...

    Tu as attisé ma curiosité (entre ma phrase précédente et ça, je dois reconnaître que je suis une commère) pour "Les petites victoires" alors j'ai lu un article sur le câlin forcé, je ne sais pas quoi en penser. Pour fréquenter des enfants autistes et voir que certains ont des crises terribles, je ne sais pas si on peut vraiment dire qu'il s'agit de maltraitance. L'enfant se calme parce qu'il est apaisé (et il avait peut-être ce besoin que son père ne le lâche pas, c'est d'une certaine façon la même chose que quand un adolescent claque la porte de sa chambre en disant à ses parents qu'il les déteste alors qu'il a besoin en même temps qu'ils viennent frapper à sa porte), ça ne veut pas dire qu'il ne fera pas la différence avec une atteinte à sa personne.

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    1. Bizarrement, mon malaise était plus grand dans les débuts de "Débâcle" qu'à la fin. Peut-être m'étais-je habitué à cette atmosphère poisseuse... Peut-être aussi est-ce que je voyais mieux où l'auteur voulais en venir...
      Pour ce qui est de la polémique "Petites victoires", j'ai du mal à me positionner catégoriquement. Tout d'abord parce que je suis fraîchement diagnostiqué et que je ne me sens encore pas légitime sur la question ; ensuite, parce que diagnostiqué sur le tard (pour le moins!), j'ai dû apprendre toute ma vie à composer avec des fonctionnements qui ne me convenaient pas sans pour autant que je m'en sente traumatisé ni à l'époque, ni aujourd'hui. De toute façon, neurotypique ou autiste, la vie ne fait pas de cadeau. Seuls les Bisounours vivent heureux sur leur arc-en-ciel...
      En revanche, ce qui me dérange le plus dans cette affaire, c'est la virulence et les sentences péremptoires de personnes qui se posent en seuls détentrices de LA vérité. Je ne peux tolérer ni valider ce genre de comportement et d'attitude.

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    2. Je suis bien d'accord avec toi.

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